(AOF) - Le brutal atterrissage de la croissance aux Etats-Unis au quatrième trimestre à 0,6% après 4,9% au trimestre précédent a rendu plus probable le scénario d'une récession. Le Crédit Agricole s'est penché sur l'impact d'un tel événement sur l'économie française en prenant comme référence la récession américaine de 2001. "Cet épisode suggère que dans l'hypothèse d'une récession courte et d'ampleur limitée, l'économie française serait néanmoins affectée avec un ralentissement de l'activité important et durable", explique l'économiste Olivier Bizimana. Les échanges commerciaux constituent l'un des canaux de propagation en France d'une récession outre-Atlantique. "La faiblesse de la part dans le PIB des exportations françaises vers les Etats-Unis (environ 1,5 %) suggère qu'un freinage de l'économie américaine, via le canal direct des échanges commerciaux, aurait un impact modeste sur la croissance de l'Hexagone", indique Olivier Bizimana. Toutefois, il faut également prendre en compte les effets indirects via le ralentissement de nos partenaires commerciaux, qui vient réduire davantage la demande adressée à la France. Au total, "une baisse de la demande américaine d'un point de pourcentage entraîne, toutes choses étant égales par ailleurs, une réduction de la croissance du PIB français de l'ordre de 0,20 à 0,25 point de pourcentage". "Outre ces effets transitant par le commerce, un ralentissement de la croissance américaine peut affecter l'économie française au travers des flux financiers et, également, par le canal de la confiance", ajoute l'économiste. Le Crédit Agricole a révisé en baisse de 1,9% à 1,7% sa prévision de croissance française en 2008, mais cet ajustement reflète principalement la dégradation de l'environnement économique global en général, et européen en particulier.