Au lendemain de l'annonce d'investissements massifs dans un réseau de fibre optique à très haut débit, le fondateur d'Iliad (et de sa filiale Free), Xavier Niel, s'explique ce matin dans 'Les Echos'. Estimant que "la montée du débit est le sens de l'histoire", il affirme que ces investissements (1 MdE sur 6 ans) seront rentables en 4 à 6 ans, malgré le maintien du prix de l'abonnement (29,99 Euros par mois) : "le retour sur investissement après impôts se fait en six ans en prenant des hypothèses très conservatrices : stabilité de notre part de marché (15 % des foyers) et de notre revenu par abonné (33 euros). Mais des opérateurs sur Paris ont déjà atteint 25 % de part de marché . Si nous décrochons 25% du marché en trois ans, le retour sur investissement se fera en quatre ans seulement".
Le dirigeant indique qu'en face de cet investissement, le groupe va réaliser des économies en ne payant plus le dégroupage à France Télécom, ce qui représente aujourd'hui sa principale dépense... De ce fait, la marge brute de Free devrait passer de 60% à 90%. De plus, le groupe tirera des revenus de la location de son réseau à d'autres opérateurs.
Sur la réaction négative de la bourse hier (le titre a chuté de 11,89% en clôture), Xavier Niel se veut serein : "si nous expliquons bien ce que nous faisons, nous emporterons la conviction des marchés (...) Si, en 2002, nous avions annoncé que nous mettions 650 ME dans les offres triples et le dégroupage, quelle réaction auraient eu les marchés ? C'est pourtant ce que nous avons dépensé".
Le fondateur d'Iliad, qui détient encore 66% des actions de son groupe, a confirmé que ces investissements ne nécessiteraient pas de levées de fonds supplémentaires, et seront financés par la récente augmentation de capital (330 ME), les crédits bancaires actuels (200 ME) et les futurs cash flows.
Enfin, Xavier Niel ne semble pas pressé de céder le contrôle de son groupe, malgré les rumeurs récurrentes d'offres : il confirme avoir été régulièrement approché, mais avoir "toujours décliné ces avances". "Si nous recevions une offre substantiellement supérieure à la valeur d'Iliad, le conseil d'administration devrait l'examiner" admet-il toutefois...
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