LE GERANT/ Eric Bernard (Cardif Convertibles Europe)

11/02/2008 - 15:31 - Option Finance

Avec un actif net de 358,54 millions d'euros au 31 décembre 2007, Cardif Convertibles Europe est le premier fonds investi en obligations convertibles européennes en termes de performance annuelle dans le classement au 1er février d'Europerformance. Une année qui n'a pourtant pas été de tout repos pour les gérants d'obligations convertibles. "Le bilan 2007 est contrasté. Si, dans un premier temps, l'année s'était bien engagée avec une belle hausse des marchés actions, la deuxième partie de 2007 a été marquée par la baisse des marchés actions et l'élargissement des spreads de crédits", note Eric Bernard, le gérant du fonds. Dans ce contexte, les performances des produits convertibles varient selon une fourchette allant de -2 % à +5 %. Les petites et moyennes capitalisations boursières ont par ailleurs affiché un fort recul, entraînant les obligations qu'elles avaient émises à la baisse. Les gérants ont donc tenté de profiter au mieux de ces disparités. "Pour nous, 2007 a été une très bonne année grâce à un bon "stock-picking" : nous avions notamment misé sur des obligations convertibles Numico et Business Objects qui ont profité d'offres de rachat ainsi que sur Gas Natural qui a bénéficié de rumeurs d'OPA. Nous avons également su éviter les petites et moyennes capitalisations, valeurs sur lesquelles nous ne misons plus depuis 2006", explique Eric Bernard. Le processus de gestion de Cardif Convertibles Europe repose sur deux spécificités. La première consiste à décliner les investissements actions dans des produits convertibles. "Nous sommes très inspirés par la gestion actions et nous nous fondons en premier lieu sur l'analyse des sous-jacents", explique Eric Bernard. Le gérant sélectionne donc une valeur puis examine les caractéristiques des obligations convertibles qui lui sont rattachées. L'examen porte notamment sur la structure de l'obligation, sa maturité, son plancher. Ainsi, Eric Bernard a-t-il une préférence pour les obligations dont les maturités ne sont pas trop courtes, c'est-à-dire supérieures à 18 mois. Dans l'idéal, l'obligation doit être mixte et son delta, c'est-à-dire la sensibilité des obligations au risque actions, situé entre 0,40 et 0,60. Par ailleurs, Eric Bernard privilégie les obligations convertibles lorsque les clauses de rachat prévues en cas d'OPA sont bonnes avec un ajustement de parité favorable. S'il n'existe aucune obligation convertible sur le marché, Eric Bernard fait alors appel à des brokers qui lui créent une obligation convertible synthétique. La deuxième spécificité de ce fonds est la gestion active du delta. En général situé entre 0,2 et 0,8, le delta de Cardif Convertibles Europe est actuellement de 0,28. A la même époque l'an passé, il s'élevait à 0,76. "Nous ajustons notre delta en permanence, en fonction de nos anticipations de marché", note le gérant du fonds. L'évolution du delta peut être le fruit de multiples stratégies qui consistent notamment en l'achat ou la vente de convertibles ayant un delta élevé ou faible. Ce processus de gestion donne lieu à un produit très typé et spécifique. Le portefeuille est composé majoritairement d'obligations convertibles classiques mais comporte également 30 % d'obligations convertibles synthétiques, 4 % d'actions issues de conversions. "Actuellement, nous conservons notre portefeuille mis en place fin 2007. Afin d'accentuer le profil défensif du fonds en ce début d'année, nous avons également investi des liquidités dans des produits de court terme, comme les certificats de dépôt ou les BTF à moins de trois mois. Actuellement, nous possédons des obligations convertibles portant sur des sous-jacents tels qu'EDF, Iliad et PPR, un portefeuille renforcé avec des obligations convertibles qui ont un bon rendement, comme celles d'Havas. Pour 2008, nous ne nous focalisons pas sur les données macroéconomiques, les mauvaises nouvelles étant déjà en partie intégrées dans les cours. Nous serons surtout attentifs aux valeurs financières : dès que nous recevrons des informations rassurantes de ces dernières, nous entrerons de nouveau sur le marché pour revenir à un delta de 0,50", explique Eric Bernard.