EADS : Moscou fait de nouveau bouillir le dossier

13/09/2006 - 06:42 - Boursier.com

Vers une minorité de blocage ?

Après avoir acquis 5,02% du capital d'EADS à travers la banque publique VTB, la Russie n'entend pas en rester là. Un proche conseiller du président Vladimir Poutine a indiqué que l'Etat russe envisageait d'atteindre la minorité de blocage au capital du groupe européen d'aéronautique et de défense, maison mère d'Airbus... De quoi relancer les spéculations sur le titre EADS, qui a bondi hier de 5,4% dans un volume supérieur à la moyenne. Le conseiller a toutefois précisé qu'une telle montée au capital prendrait du temps et qu'elle serait liée à la conclusion d'un partenariat industriel avec EADS... En droit russe, la minorité de blocage se situe à "25% plus une action". Mais elle pourrait atteindre 30% selon un projet de loi aux Pays-Bas, siège social d'EADS. Selon le quotidien moscovite 'Kommersant', le dossier sera en tout cas au menu des entretiens prévus en France avant la fin du mois entre Vladimir Poutine, Jacques Chirac et la chancelière allemande Angela Merkel.... En cas de montée au capital d'EADS, Poutine réclamerait une représentation des intérêts russes au conseil d'administration, ajoute le journal. Du point de vue industriel, EADS a un intérêt réel à participer dans la recomposition de l'industrie aéronautique russe, estiment les analystes. Le Kremlin a en effet entrepris de regrouper MiG, Sukhoi et la société cotée Irkout (dont EADS possède 10% depuis fin 2005) au sein d'une seule entité en cours de création, la United Aircraft Company (UAC). Celle-ci pourrait d'ailleurs être le repreneur final des actions EADS acquises par la banque VTB, estiment les analystes. Reste que d'un point de vue politique, un rapprochement entre EADS et Moscou sera délicat à mener : il mettrait sans doute à mal le fragile équilibre actuel entre les actionnaires français (Etat : 15% et Lagardère : 15% dont 7,5% en cours de cession) et allemands (Daimler Chrysler : 22,5%). Et pourrait aussi gêner les ambitions d'EADS aux Etats-Unis, où le groupe européen participe à des appels d'offres de l'armée américaine. Sans parler de la réaction de nombreux parlementaires français qui observe d'un oeil inquiet cette nouvelle donne capitalistique se mettre en place autour du groupe aéronautique.



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