SAFRAN chute à l'image de ses résultats, rien sur l'activité mobile

13/09/2006 - 09:05 - Option Finance

(AOF) - Safran chute de 8,62% à 15,58 euros, suite à l'annnoce d'un résultat opérationnel au titre du premier semestre 2006 en baisse de 34,6% à 231 millions d'euros, la marge tombant à 4,2% des ventes, contre 7,1% un an plus tôt. Les branches Propulsion et Equipements aéronautiques ont maintenu leur rentabilité (respectivement 9,4% et 9%) malgré un taux de couverture dollar moins favorable qu'en 2005. En revanche, les branches Défense Sécurité et Communications ont accru leurs pertes (respectivement 44 et 67 millions d'euros). La première en raison de charges non récurrentes sur certains contrats de défense et à des provisions sur la restructuration de Sagem Orga. La seconde du fait d'un forte pression concurrentielle notamment sur l'activité "mobile" entraînant une baisse du prix de vente moyen des produits. En outre, deux activités très déficitaires, télévisions et circuits imprimés de grande série, ont été arrêtées en fin de semestre. Alors que le marché attendait une décision stratégique sur l'avenir de la branche Communications, le conseil d'administration de Safran qui s'est tenu hier s'est contenté d'examiner différentes options. Pour 2006, Safran table sur un chiffre d'affaires en hausse de plus de 7%. Malgré les perspectives favorables des activités du secteur aéronautique, la marge opérationnelle de l'exercice sera marquée par les charges non récurrentes de Défense Sécurité, dont l'économie se rétablira au second semestre, et les difficultés de la branche Communications. En conséquence, le groupe vise un niveau de marge de 5,5% à 6% du chiffre d'affaires, en fort recul comparé aux 7,2% de 2005. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

SAFRAN est issu de la fusion de Sagem (deuxième groupe français de télécommunications, troisième groupe européen en électronique de défense et de sécurité) et de Snecma (groupe industriel aéronautique et spatial de premier plan, spécialisé dans la propulsion, les équipements et les services associés). Le Groupe , qui emploie plus de 56 000 personnes, est organisé en quatre branches d'activité : Propulsion aérospatiale, Communication, Equipements aérospatiaux, Défense Sécurité. Le groupe réalise 61 % de son chiffere d'affaires en Europe, 20 % aux Etats-Unis, 9 % en Asie et 10 % dans le reste du monde. L'actionnariat du groupe, en mai 2005, se répartissait entre le public (38,5 %), l'Etat (31,4 %), les salariés (19 %), Areva (7,4 %), BNP Paribas (1,7 %) et l'autocontrôle (2%).

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les forces de la valeur

- Safran dispose d'une solide base dans l'aéronautique et la défense au potentiel de développement substantiel. Safran est ainsi le 3ème acteur de l'industrie européenne de l'aéronautique/défense (derrière EADS et BAE). - La présence dans les communications et dans les métiers de la défense ainsi que la contribution importante des services permet de limiter l'exposition du groupe au cycle de l'aéronautique civile. - La biométrie devrait connaître un flux de nouvelles favorable en 2006 avec une accélération des appels d'offres européens et internationaux. - Le groupe bénéficie d'une capacité d'innovation qui s'appuie sur 14000 personnes dédiées à la R&D. - Le groupe présente une solidité financière qui repose sur un endettement limité et des cash flows récurrents élevés.

Les faiblesses de la valeur

- L'idée de fusionner Sagem et Snecma pour créer Safran a fortement surpris le marché d'autant plus que Snecma avait précédemment refusé une offre de rapprochement avec Thales, invoquant l'absence de logique industrielle de l'opération. La création de Safran résout un certain nombre de problèmes, mais la transaction apparaît, à la plupart des analystes, dénuée de toute logique industrielle sachant que le recoupement entre les activités de Sagem et Snecma est très limité. - L'effet de change reste un risque important pour le groupe, la faiblesse du dollar affectant la rentabilité. - La mauvaise santé des activités de téléphonie mobile de Safran pèse sur les comptes. L'activité devrait toutefois repasser dans le vert en 2006.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- Certains analystes estiment qu'une rationalisation du portefeuille d'activités du groupe s'impose autour de quelques axes forts où il dispose d'un potentiel de développement notable. - Safran a annoncé en 2005 la signature de l'accord de cession de l'activité Câbles de Sagem Communication au Groupe General Cable. Le groupe a de plus décidé de consolider ses activités mobiles avec celles du chinois BIRD, partenaire de Sagem Communications depuis plusieurs années.