SAFRAN perd 8%, le conseil n'a rien décidé sur les mobiles

13/09/2006 - 10:37 - Option Finance

(AOF) - Safran chute de 7,98% à 15,69 euros, suite à l'annonce de résultats semestriels en forte baisse du fait de l'aggravation des pertes des branches Défense Sécurité et Communications, ex-Sagem. En outre, alors que le marché attendait une décision stratégique sur l'avenir de l'activité téléphonie mobile, le conseil d'administration qui s'est tenu mardi s'est contenté d'examiner différentes options. En attendant, des rumeurs continuent de circuler quant à un départ du président du Directoire, Jean-Paul Béchat. Le groupe est tiraillé par des luttes de pouvoir entre les ex-Snecma et les ex-Sagem. Le résultat opérationnel de Safran a chuté de 34,6% au premier semestre pour s'établir à 231 millions d'euros. La marge est ainsi tombée à 4,2% des ventes, contre 7,1% un an plus tôt. Si les branches Propulsion et Equipements aéronautiques ont maintenu leur rentabilité (respectivement 9,4% et 9%), les branches Défense Sécurité et Communications ont accru leurs pertes (respectivement 44 et 67 millions d'euros). La première en raison de charges non récurrentes, la seconde du fait d'une forte pression concurrentielle. Dans ce contexte, Safran prévoit une marge annuelle de 5,5% à 6%, contre 7,2% en 2005. L'activité téléphonie mobile est plus que jamais sur la sellette. Safran aurait mandaté les banques Rothschild et UBS pour trouver un acquéreur (la presse évoquait récemment le nom de Motorola), mais aucune décision n'a été prise en conseil d'administration mardi. Comme si le conseil attendait que les tensions au niveau du management soient apaisées... L'Etat, qui détient 31% de Safran, chercherait à calmer le jeu après le départ de l'ex-Sagem Grégoire Olivier. L'ex-Snecma Jean-Paul Béchat est aujourd'hui menacé. Fabrice Brégier, PDG d'Eurocopter et François Auque, PDG d'EADS Space, sont cités parmi les remplaçants possibles. (V.G.) (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

SAFRAN est issu de la fusion de Sagem (deuxième groupe français de télécommunications, troisième groupe européen en électronique de défense et de sécurité) et de Snecma (groupe industriel aéronautique et spatial de premier plan, spécialisé dans la propulsion, les équipements et les services associés). Le Groupe , qui emploie plus de 56 000 personnes, est organisé en quatre branches d'activité : Propulsion aérospatiale, Communication, Equipements aérospatiaux, Défense Sécurité. Le groupe réalise 61 % de son chiffere d'affaires en Europe, 20 % aux Etats-Unis, 9 % en Asie et 10 % dans le reste du monde. L'actionnariat du groupe, en mai 2005, se répartissait entre le public (38,5 %), l'Etat (31,4 %), les salariés (19 %), Areva (7,4 %), BNP Paribas (1,7 %) et l'autocontrôle (2%).

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les forces de la valeur

- Safran dispose d'une solide base dans l'aéronautique et la défense au potentiel de développement substantiel. Safran est ainsi le 3ème acteur de l'industrie européenne de l'aéronautique/défense (derrière EADS et BAE). - La présence dans les communications et dans les métiers de la défense ainsi que la contribution importante des services permet de limiter l'exposition du groupe au cycle de l'aéronautique civile. - La biométrie devrait connaître un flux de nouvelles favorable en 2006 avec une accélération des appels d'offres européens et internationaux. - Le groupe bénéficie d'une capacité d'innovation qui s'appuie sur 14000 personnes dédiées à la R&D. - Le groupe présente une solidité financière qui repose sur un endettement limité et des cash flows récurrents élevés.

Les faiblesses de la valeur

- L'idée de fusionner Sagem et Snecma pour créer Safran a fortement surpris le marché d'autant plus que Snecma avait précédemment refusé une offre de rapprochement avec Thales, invoquant l'absence de logique industrielle de l'opération. La création de Safran résout un certain nombre de problèmes, mais la transaction apparaît, à la plupart des analystes, dénuée de toute logique industrielle sachant que le recoupement entre les activités de Sagem et Snecma est très limité. - L'effet de change reste un risque important pour le groupe, la faiblesse du dollar affectant la rentabilité. - La mauvaise santé des activités de téléphonie mobile de Safran pèse sur les comptes. L'activité devrait toutefois repasser dans le vert en 2006.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- Certains analystes estiment qu'une rationalisation du portefeuille d'activités du groupe s'impose autour de quelques axes forts où il dispose d'un potentiel de développement notable. - Safran a annoncé en 2005 la signature de l'accord de cession de l'activité Câbles de Sagem Communication au Groupe General Cable. Le groupe a de plus décidé de consolider ses activités mobiles avec celles du chinois BIRD, partenaire de Sagem Communications depuis plusieurs années.