Créé en 2001, le bureau parisien de Schroders, qui comprend aujourd'hui une quinzaine de personnes, gère 4,5 milliards d'euros d'actifs, dont 2,5 milliards d'euros pour le compte d'investisseurs institutionnels, en majorité traditionnels - compagnies d'assurances, mutuelles, caisses de retraite et comptes propres de banques -, mais aussi de multigérants et des entreprises. "Quand je suis arrivé, en 2003, les clients venaient souvent nous trouver pour des gestions de niches, notamment sur les pays émergents ou les petites capitalisations américaines, précise Nuno Teixeira, directeur général adjoint de Schroders. Ensuite, le groupe a fortement développé son offre de gestion sur les actions européennes, avec notamment une gamme organisée par styles et à forte génération d'alpha. Dès 2004, nous avons d'ailleurs remporté un mandat avec le FRR, qui a contribué à accroître notre notoriété." Puis, Schroders a tiré parti des développements permis par le cadre UCITS III, notamment dans le domaine de l'utilisation des dérivés de crédit, pour mettre en avant des gestions sur les taux, avec une philosophie de type "absolute return". Enfin, pour se développer dans les gestions alternatives, Schroders France a dû amender son business model, qui privilégie la distribution de fonds luxembourgeois aux normes européennes. Elle a ainsi décidé de créer un FCPR pour le private equity et un fonds contractuel sur le segment des fonds de hedge funds. "Nous préparons aussi le lancement d'un fonds de hedge funds multistratégies au format Aria 3, car, pour être présent dans la gestion alternative en France, une offre de droit français est incontournable", précise Nuno Teixeira. Ce fonds de fonds, géré par la structure de multigestion alternative du groupe, New Finance Capital, sera surtout destiné à une clientèle institutionnelle. Schroders a en outre pour projet de commercialiser des gestions "long"/"short" (sur les actions et les taux), grâce à des partenariats avec des gérants externes sélectionnés par sa filiale New Finance Capital, le tout sous un format UCITS III. "En interne, nous manquons de gérants ayant une culture de "short" (vendeur). Nous n'hésiterons donc pas à faire appel à des savoir-faire externes", indique Nuno Teixeira. En 2005, Schroders avait déjà noué un partenariat avec la société European Investor, spécialisée dans l'immobilier coté. Ce type d'accord lui permet de se positionner rapidement dans une classe d'actifs spécifique qui sort de son domaine de compétence. Plus récemment, elle a signé en fin d'année dernière un autre partenariat avec un spécialiste des convertibles, le suisse Fisch Asset Management. "Cela va nous permettre de créer une gamme complète de fonds d'obligations convertibles, comprenant dans un premier temps un produit mondial, puis un véhicule spécialisé sur l'Asie et un autre couvrant la zone euro", indique Nuno Teixeira. Pour cette gamme, ce dernier cible notamment les caisses de retraite françaises.