CASINO recule sur des performances décevantes en France

14/09/2006 - 11:07 - Option Finance

(AOF) - Casino perd 3,14% à 64,80 euros suite à la publication de résultats semestriels inférieurs aux attentes des analystes, notamment en France où le groupe réalise 73% de son activité. Néanmoins, Casino a confirmé ses objectifs pour l'exercice entier et a annoncé une nouvelle cession d'actifs sous-performants. Après la Pologne, le distributeur stéphanois cède ses activités à Taiwan qui ont grevé le résultat opérationnel courant de 13 millions d'euros en 2005. Casino se recentre ainsi sur les pays qui affichent un meilleur profil de croissance et de rentabilité. Sur les six premiers mois de l'année, le distributeur a vu son résultat opérationnel courant progresser de 6,1% à 450 millions d'euros, contre 470 millions attendu par le consensus Reuters. Le bénéfice réalisé à l'international a été multiplié par plus de deux à 103 millions d'euros grâce à la consolidation de CBD et Vindémia. En revanche, en France, les contre-performances de Franprix/Leader Price se traduisent par un bénéfice en baisse de 8,4% à 347 millions d'euros, contre 369 millions attendu. Néanmoins, Casino a confirmé ses objectifs pour 2006 d'une croissance organique du chiffre d'affaires supérieure aux 2,3% de 2005, et d'une hausse du résultat opérationnel courant après le recul de 9,7% observé l'an passé. D'autre part, le distributeur compte réduire significativement sa dette. Pour cela, Casino va poursuivre son programme de cessions d'actifs d'au moins 2 milliards d'euros. Dans ce cadre, le groupe a annoncé la vente de sa participation de 50% dans sa filiale taiwanaise Far Eastern Géant. Cette cession contribuera à réduire l'endettement du groupe de 50 millions d'euros. Au sein de la communauté financière, plusieurs analystes recommandent d'Accumuler les titres Casino en portefeuille afin de jouer la restructuration du portefeuille d'actifs et l'amélioration de la dynamique de résultat. D'autres préfèrent rester neutres mettant en avant les incertitudes sur la politique de prix et les inquiétudes sur les marges en France. Depuis le début de l'année, l'action Casino progresse de 15%. (V.G.) (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Fondé en 1898, Casino est un groupe plus que centenaire, et l'un des premiers groupes français de distribution multiformat, avec un parc total de plus de 9000 magasins dans 15 pays, essentiellement constitué de supérettes et de supermarchés. La société fédère les enseignes Casino, Géant, Leader Price, Franprix et Monoprix. Depuis fin mars 2005, Jean-Charles Naouri, l'actionnaire de référence de Casino par le biais de Rallye, a pris la direction de Casino. Casino a introduit en bourse sa filiale foncière Mercialys le 11 octobre 2005.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts

- Le groupe bénéficie d'une forte présence dans les magasins de proximité et le hard discount, principalement en France ce qui constitue un atout essentiel au niveau de la diversification des formats. - Casino affiche une rentabilité élevée sur le commerce de proximité. - Les marges de Monoprix résistent bien dans un environnement concurrentiel tendu dans la mesure où la clientèle de cette enseigne est moins attentive aux prix que celle d'autres formats de distribution. Une éventuelle acquisition des 50 % de Monoprix détenus par Galeries Lafayette serait immédiatement relutive, selon le groupe, et pourrait être facilement refinancée.

Les points faibles

- Les marges du groupe sont mises sous pression en France en raison de la bataille sur les prix que se livrent les grandes chaînes d'hypermarchés. Un segment sur lequel le groupe a du mal à trouver son positionnement. - La reprise de Laurus aux Pays-Bas ne s'est pas révélée être une opération fructueuse pour le groupe. D'ailleurs, Casino a retardé l'exercice de l'option d'achat dont il bénéficie pour porter sa participation dans Laurus de 45 % à 51,2 %. L'option n'est désormais exerçable qu'à compter du 1er juillet 2007. Certains analystes estiment que Laurus pourrait bien faire partie du plan de cessions d'actifs de Casino. - Si le groupe a atteint son objectif d'un gearing inférieur à 100 % fin 2005, sa structure bilantielle est encore loin d'être confortable. Le plan de cessions d'actifs devrait permettre d'améliorer significativement la situation.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- De manière plus générale, l'activité de Casino est liée à la consommation des ménages. Toutefois il faut relativiser ce lien dans la mesure où même en période de crise, les besoins de base des consommateurs varient peu. D'autant que Casino est essentiellement présent dans l'alimentaire, et notamment dans le hard-discount. - A l'image de ses pairs, toutes les crises alimentaires, auxquelles le public est de plus en plus sensible, sont susceptibles de peser sur les ventes du produit concerné (vache folle, grippe aviaire, maïs transgénique). - Les incertitudes persistent en ce qui concerne les conséquences de l'entrée en vigueur au 1er janvier 2006 de la loi Dutreil réformant la loi Galland, qui régit les relations commerciales entre distributeurs et fournisseurs.