(AOF) - Dans une note publiée aujourd'hui, Ad van Tiggelen, stratégiste chez ING, revient sur le début d'année catastrophique que viennent de connaître les places boursières, "l'un des plus mauvais de tous les temps". L'analyste part d'un constat alarmant : "jamais les marchés n'avaient anticipé une récession US aussi rapidement. Jamais la banque centrale américaine n'avait baissé ses taux aussi promptement. Rarement les investisseurs n'avaient été pris à ce point au dépourvu". Pour Ad van Tiggelen, les récessions sont généralement la cause d'une baisse des marchés actions. Il rappelle qu'"aux Etats-Unis, l'indice S&P 500 a perdu en moyenne 29% au cours des récessions survenues depuis 1865". Le repli des marchés n'est pas encore aussi marqué et le stratégiste n'est pas formel sur leur orientation à moyen terme. Il n'exclut pas une baisse encore plus prononcée des Bourses, mais rappelle que "les valorisations des actions sont actuellement très intéressantes par rapport aux obligations, à moins d'assister à un effondrement des bénéfices". Difficile de prédire l'évolution de la conjoncture, étant donné le manque de visibilité, juge l'analyste d'ING. Il estime cependant que "si les Etats-Unis entrent en récession, celle-ci sera très différente de la précédente (2001/2002). A l'époque, c'est la faiblesse des bilans des entreprises qui inquiétait. Aujourd'hui, les craintes concernent plutôt la faiblesse du pouvoir d'achat des consommateurs. A l'époque, les valorisations boursières étaient élevées. Aujourd'hui, ce sont les marges bénéficiaires des entreprises qui paraissent élevées". Ad van Tiggelen s'attend donc à d'importantes révisions à la baisse des profits cette année et rappelle que les marchés actions mondiaux anticipent une chute d'environ 10% des bénéfices.