GECINA : vers un déblocage du processus de séparation ?

22/02/2008 - 18:28 - Option Finance

(AOF) - A l'occasion de la présentation des résultats annuels de Gecina - en demie teinte-, Joaquim Rivero, son PDG, a annoncé qu'il était prêt à diluer sa participation dans le capital de la foncière française pour ne pas se trouver contraint de lancer une OPA sur le titre. Propriétaire de 17,8% du capital, il a fait appel d'une décision de l'AMF qui estimait qu'il existait une action de concert entre lui et Bautista Soler, actionnaire du groupe à 15,3%. Or la réglementation veut qu'au delà de 33% du capital, les actionnaires soient obligés de lancer une OPA sur un titre. Cette affaire intervient au terme d'une bagarre d'un an entre Gecina et sa maison-mère, l'Espagnole Metrovacesa sur la composition de l'actionnariat de la première. Un accord de séparation a finalement été conclu afin que Metrovacesa se débarrasse des 26,9% du capital de Gecina qu'elle détient encore. Mais le jugement de l'AMF a bloqué le processus de séparation. Pour diluer son capital comme il l'a proposé, Joaquim Rivera peut opter pour deux solutions : la cession de titres ou l'augmentation de capital pour racheter une autre foncière. Si les représentants de Gecina ont fait savoir aujourd'hui que la deuxième solution avait leur préférence, ils ont également écarté un certain nombre de rapprochements notamment avec l'Espagnol Inmobiliaria-Colonial, un établissement britannique ou encore la Société Foncière Lyonnaise. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Leader de la zone euro par sa valeur patrimoniale évaluée à plus de 12 milliards d'euros au 31 décembre 2006, Gecina offre un profil original fondé sur une répartition équilibrée entre ses deux activités locatives : l'immobilier tertiaire et l'immobilier résidentiel. Ce patrimoine se distingue notamment par sa localisation majoritairement parisienne. Dans un souci de simplification juridique, Gecina a fusionné à la fin de l'année 2003 avec la société foncière Simco, qu'elle avait acquise en 2002. Gecina a opté depuis 2003 pour le statut de Société d'Investissements Immobiliers Cotée (SIIC). L'année a été marquée par le divorce entre la foncière et Metrovacesa. Le groupe espagnol a ramené sa participation dans Gecina de plus 68% du capital à 26,98%. Le processus de séparation des deux groupe vise à mettre un terme au différend qui oppose les principaux actionnaires. La société foncière espagnole Metrovacesa était l'actionnaire principal de Gecina avec 68,42% de participation, mais l'année 2007 aura marqué leur divorce. Le groupe espagnol a ramené sa participation à 26,98%. Le processus de séparation des deux groupe vise à mettre un terme au différend qui oppose les principaux actionnaires quant à la gouvernance du Français.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- L'objectif premier du groupe est de faire progresser le rendement de son portefeuille d'actifs grâce à un double mouvement : cessions d'immeubles peu rentables et réinvestissements dans des actifs plus rémunérateurs. L'équilibre cessions et investissements devrait permettre de changer le profil du groupe tout en préservant la structure financière. - Dans les cinq prochaines années, le segment résidentiel doit passer de 43% à 25% du patrimoine, les bureaux progresseront légèrement de 54% à 59%, et les activités nouvelles représenteront 16% contre 3% à fin 2005. Ces dernières concerneront essentiellement des hôtels et de la logistique, mais la foncière pourrait s'intéresser également à d'autres types d'activités comme des maisons de retraite. - Le patrimoine devrait passer de 8,8 à 12 milliards d'euros en 2010. - Gecina distribue chaque année un dividende confortable, en progression régulière, qui assure aux actionnaires de la société un rendement intéressant.

Les points faibles de la valeur

- Gecina est très dépendante de la santé du marché local parisien (96 % des loyers du groupe sont perçus à Paris et en région parisienne). - Certains analystes estiment que la stratégie du groupe a tendance a sacrifier la liquidité et la qualité de ses actifs pour générer du rendement. - L'augmentation des spreads obligataires, le durcissement des conditions de crédit et des conditions boursières devraient faire chuter le marché de l'immobilier.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- Les activités de location de bureaux sont sensibles à l'évolution de la conjoncture et du climat des affaires en général. En revanche, les loyers issus des centres commerciaux, plus défensifs, dépendent du niveau de consommation des ménages (et donc de leur moral). - De manière générale, le taux de vacance (ou son contraire, le taux d'occupation) est un bon indicateur de tendance du marché immobilier. - Enfin, comme toute valeur foncière, le titre est dépendant du niveau des taux d'intérêt.