(AOF) - Les marchés actions américains s'apprêtent à ouvrir sur une note négative dans le sillage de la publication d'une hausse supérieure aux attentes des prix à la production. Les investisseurs s'inquiètent des pressions inflationnistes qui pourraient limiter la marge de manoeuvre de la Fed dans sa politique de baisse des taux. Sur le plan des valeurs, Home Depot sera en vedette en raison de ses résultats décevants. Quarante minutes avant le début des échanges, les futures sur le S&P 500 et le Nasdaq 100 reculent de 2,25 points à 1369,25 points et de 5 points à 1780,50 points.
Wall Street accru ses gains en seconde partie de séance, portés par des nouvelles rassurantes sur le front des rehausseurs de crédit. L'agence de notation Standard & Poor's a indiqué que la note 'AAA' de MBIA, le plus important rehausseur de crédit américain n'était plus sous surveillance. La menace de l'abaissement de cette note, fondamentale pour son activité, s'éloigne. L'action MBIA a bondi de près de 20%. Le Dow Jones a clôturé en hausse de 1,53% à 12570,22 points et le Nasdaq Composite a gagné 1,05% à 2327,48 points.
Les prix à la production sont ressortis en hausse de 1% au mois de janvier. Ce chiffre est supérieur au consensus qui tablait sur une progression de 0,4%. Les prix à la production, hors énergie et alimentation (core), ont augmenté de 0,4%, à comparer avec un consensus de 0,2%. L'indice de confiance des consommateurs du Conference Board pour février sera publié à 16h00.
L'annonce du plan de sauvetage d'Ambac par un consortium de huit banques pourrait n'intervenir qu'en début de semaine prochaine, selon une source proche du dossier citée par Reuters. Cette information va à l'encontre des révélations de la chaîne américaine CNBC, qui estimait vendredi que les modalités du dispositif de sauvetage du rehausseur de crédit devraient être connues lundi, c'est-à-dire hier, ou aujourd'hui.
La crise du "subprime" est loin d'être terminée d'après Goldman Sachs. La banque d'affaires new-yorkaise estime que les grands courtiers américains vont à nouveau présenter de nouvelles dépréciations dans les mois à venir, en raison de leur exposition aux crédits immobiliers à risque. Au total, la banque estime que celles-ci iront de 1 à 12 milliards de dollars par établissement. Selon elle, la plus touchée serait Citigroup.
CBS a dévoilé des résultats supérieurs aux attentes au quatrième trimestre. Le groupe de médias a réalisé un bénéfice net au titre des activités poursuivies de 273,1 millions de dollars, soit 0,40 dollar par action, contre 335 millions de dollars ou 0,43 dollar par action, un an plus tôt. Hors éléments exceptionnels, le bénéfice par action des activités poursuivies est ressorti à 0,54 dollar, ce qui est supérieur au consensus Thomson Financial de 0,52 dollar. Son chiffre d'affaires a reculé de 3% à 3,76 milliards de dollars.
Home Depot a fait état d'une chute supérieure aux attentes de ses profits au quatrième trimestre. Pour la première fois de son histoire, le numéro un américain des magasins de bricolage accuse une baisse de son chiffre d'affaires annuel. Au quatrième trimestre, le bénéfice net d'Home Depot a reculé de 27,5% à 671 millions de dollars, ou 0,40 dollar par action. Hors éléments exceptionnels, le BPA s'est également établi à 0,40 dollar. Les analystes interrogés par Thomson Financial tablaient en moyenne sur 0,43 dollar. Les ventes ont progressé de 1,5% à 17,66 milliards de dollars.
L'agence de notation S&P a maintenu la note AAA de MBIA et annoncé que le premier rehausseur de crédit américain n'était plus sous surveillance négative, puisqu'il était parvenu à lever 2,6 milliards de nouveau capital afin de restaurer ses fonds propres. Compte tenu des conditions de marché, les "monoliners" ont absolument besoin de conserver leur triple A, la meilleure note du classement, afin de garder la confiance des investisseurs et de maintenir la liquidité nécessaire à leur activité.
Merrill Lynch a découvert une erreur dans ses comptes. La banque américaine a donc annoncé hier soir qu'elle reformulait la publication de ses cash-flows des années 2005 et 2006 ainsi que ceux des trois premiers trimestres 2007. Cependant, le groupe exclut tout impact sur ses bénéfices nets et ses revenus. Dans un communiqué transmis à la Sec, le gendarme de la Bourse américaine, Merrill Lynch a précisé que le cash tiré des transactions de financement grâce aux produits dérivés était trop important, mais il était compensé par une surestimation de celui utilisé par les engagements de trading.
Office Depot a enregistré un bénéfice de 18,8 millions de dollars ou 7 cents par action au quatrième trimestre, contre 126,6 millions de dollars ou 45 cents un an plus tôt. En données ajustées, le BPA atteint 10 cents par action, alors que le consensus Reuters attendait 17 cents. Le numéro deux mondial de la distribution de fournitures et équipements de bureau a été pénalisé par une augmentation des dépenses et un tassement des ventes en Amérique du Nord. Le chiffre d'affaires total du groupe a gagné 1% à 3,9 milliards de dollars.