EADS: réalise son rêve américain en décrochant le contrat des "tankers" pour 35 Mds$

03/03/2008 - 06:34 - Boursier.com

Divine surprise pour EADS et coup de massue pour Boeing, pourtant donné favori ! L'annonce vendredi soir par l'US Air Force de l'attribution au groupe...

Divine surprise pour EADS et coup de massue pour Boeing, pourtant donné favori ! L'annonce vendredi soir par l'US Air Force de l'attribution au groupe européen et son allié américain Northrop Grumman, du contrat géant de fourniture de 179 avions de ravitaillement en vol, tombe à pic pour EADS. Il permet au groupe aéronautique de faire un bond vers les deux principaux objectifs de son plan "Vision 2020 " : se renforcer dans la défense et produire en zone dollar pour réduire sa dépendance à l'euro fort. Si tout se déroule comme prévu, cette commande géante, évaluée à 35 Mds$, devrait être suivie d'autres volets, susceptibles de porter l'ensemble du projet jusqu'à 100 Mds$. Elle assurerait ainsi un revenu récurrent sur 30 ans, permettant de mieux amortir les baisses de cycle de l'aviation civile. Côté européen, les réactions se sont multipliées pendant le week-end : le président français Nicolas Sarkozy notamment, s'est félicité, parlant de " succès pour l'Europe " et d'un signe du " renforcement des relations entre les Etats-Unis et l'Europe ". Les journaux anglo-saxons soulignent qu'une telle victoire d'EADS n'aurait pas été pas envisageable avant l'élection de Nicolas Sarkozy, qui a réchauffé les relations entre Paris et Washington. De son côté, Louis Gallois, le président du directoire d'EADS, n'a pas caché pas sa satisfaction dans plusieurs entretiens de presse. " Nous changeons de dimension " dans les activités militaires aux Etats-Unis (...) affirme-t-il aux 'Echos' du jour. " Jusque-là, nous avions remporté des contrats avec nos hélicoptères, mais notre activité nord-américaine restait encore limitée, EADS North America ne réalisant que 1 Milliard d'Euros si l'on exclut Airbus ". Il se dit " confiant dans la rentabilité de ce projet ", qui tient compte d'un euro à 1,45-1,50 dollar, et est couvert contre les évolutions futures des taux de change. De plus, l'assemblage des avions, une version modifié de l'Airbus A330, se fera aux Etats-Unis, ce qui augmentera la composante en dollars de l'appareil. Pour autant, l'heure n'est pas au triomphalisme béat : les dirigeants d'EADS et d'Airbus continuent de redouter les effets de la flambée de l'euro sur les comptes du groupe. Thomas Enders, le patron d'Airbus, a estimé dans un entretien au 'Tagesspiegel' que le groupe devrait faire des économies supplémentaires cette année, rappelant que "quand le dollar baisse de 10 cents, nous devons réduire nos coûts de 1 MdE supplémentaires pour maintenir notre compétitivité ". Or, l'euro a encore gagné près de 5 cents depuis le début 2008, franchissant les 1,52 dollar la semaine dernière. En revanche, face à des carnets d'ordres remplis, le dirigeant n'envisage pas de nouvelles réductions d'effectifs par rapport au plan actuel " Power 8 " (10.000 suppressions de postes). Pour leur part, les syndicats CFDT et CGT d'Airbus ont manifesté leur inquiétude pour l'emploi en France et en Europe, malgré les assurances de la direction que le contrat américain créerait " des emplois des deux côtés de l'Atlantique. " C'est un contrat gagnant-gagnant. Aux Etats-Unis, directement et indirectement, ce sont 25.000 emplois qui seront créés (...) Même si le tanker et des versions cargo de l'A330 sont assemblés en Alabama, les structures qui composent les appareils continueront de sortir de nos usines européennes ", a assuré Louis Gallois.



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