L'économie numérique pourrait créer un demi-point de croissance supplémentaire en France, estime Jean-Bernard lévy, président du directoire de Vivendi. Mais pour y parvenir, il faudrait que l'Etat change de comportement, estime le dirigeant, dans un entretien publié par 'La Tribune' du jour. " En France, on a pris l'habitude de critiquer et de pénaliser ce secteur (Internet), de créer de nouvelles taxes et d'ajouter de nouvelles réglementations, pour faire plaisir à quelques lobbys de consommateurs ". En passant, il fustige aussi le projet du gouvernement de supprimer la publicité à la télévision publique : " je suis surpris que l'on envisage de créer une dépense publique supplémentaire là où existait un bon équilibre sur le marché avec des ressources privées. Écoutons les annonceurs : ils disent qu'avec la disparition des écrans, ils auront moins de facilités pour s'adresser à leurs clients et qu'en conséquence, il y aura moins de consommation puisque la publicité et la promotion créent des actes d'achats ".
En 2008, le groupe de médias et de télécoms ne prévoit pas de grosses acquisitions, et entend se concentrer sur " la bonne exécution des opérations déjà annoncées ". Le dirigeant éloigne notamment les spéculations d'un rachat de la participation de Vodafone dans SFR : " Vodafone nous a fait savoir qu'il n'envisageait pas la cession de sa participation pour l'instant. Dont acte, même si cela reste un objectif (...) J'espère que le rachat des minoritaires de Canal Plus France est proche ". Il se félicite aussi que 70% du chiffre d'affaires de Vivendi repose sur des revenus d'abonnement, récurrents, qui offrent un meilleure visibilité à moyen terme.
Dans les jeux vidéo, Jean-Bernard Lévy se montre serein face à l'OPA lancée la semaine dernière par Electronic Arts sur Take Two Interactive. Il souligne qu'il " s'agit d'une offre hostile, qui risque de faire fuir les talents. A l'inverse, nous avons construit avec Activision une opération amicale ". L'ensemble Vivendi Games-Activision devrait réaliser en 2008 un chiffre d'affaires de 4,3 Mds$ et une marge d'exploitation de 1,1 Md$. Jean-Bernard Lévy prévoit entre 50 et 100 M$ par an de synergies de coûts liées aux restructurations des activités support, ainsi que des synergies de chiffre d'affaires qu'il n'a pas détaillées.
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