NATIXIS: résultat annuel pénalisé par le quatrième trimestre

06/03/2008 - 08:58 - Option Finance

(AOF) - Natixis a enregistré une perte de 900 millions d'euros au quatrième trimestre 2007, une contre-performance qui l'a empêché d'atteindre son objectif de 2,15 milliards de bénéfice annuel A la place, Natixis termine l'année sur un gain d'1,101 milliard d'euros, ou 1,13 milliard hors bénéfice exceptionnel, en baisse de 47% par rapport à l'année dernière. Le bénéfice net prend en compte les 1,22 milliards d'euros de dépréciations liés à l'exposition de l'établissement au "subprime" et aux "monoliners", ainsi que 138 millions de provisions collectives sur ces derniers. La banque de financement et d'investissement (BFI) du groupe a eu un impact négatif de 177 millions sur le résultat de l'année. Cela a d'autant plus pénalisé le groupe que 47% de ses résultats proviennent de la BFI, une part plus importante que pour les autres banques françaises. " L'année 2007 a été marquée par une aggravation de la crise financière à compter du second semestre. En dépit de ce contexte de crise, Natixis a mené de front une forte activité commerciale et l'achèvement des travaux d'intégration opérationnelle et juridique. Elle a par ailleurs préservé une structure financière très solide. L'exploitation des synergies liées à la fusion est en avance sur le plan de marche et de nouveaux progrès en termes d'efficacité seront recherchés en 2008 ", a déclaré Philippe Dupont, le président du directoire de la filiale des Banques Populaires et du Groupe Caisse d'Epargne à l'occasion de la présentation de ces résultats. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Natixis est né en novembre 2006 de la fusion des activités de banque de gros des Banques Populaires et des Caisses d'Epargne. Initialement les participations respectives des Banques Populaires et des Caisses d'Epargne dans le nouvel ensemble étaient de 45,5%. Mais la mise sur le marché de 233,65 millions de titres, au prix de 19,55 euros, a permis de les abaisser à 34%. Le nouveau groupe s'affiche comme la première banque française en matière de gestion d'actifs avec plus de 500 milliards d'euros sous gestion dans le monde. Natixis s'organise autour de 6 pôles d'activités: la banque de détail, la banque de financement et de marché, la banque d'investissement privé, l'assurance-crédit et les crédits à la consommations et autres prestations.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

-Un quart de ses revenus proviennent des sommes reversées par les réseaux des Banques Populaire et des Caisses d'Epargne, par nature peu cycliques. -Natixis devrait profiter des synergies de fusion attendues à 522 millions d'euros. -Le nouvel ensemble bénéficie d'un important potentiel de croissance compte tenu du soutien de ses réseaux mais aussi au regard des performances passées en Bourse du titre Natixis Banque Populaire.

Les points faibles de la valeur

- De tous les grands établissements français cotés à Paris, Natixis est le plus lié aux revenus cycliques, de banques d'affaires (40% des recettes) et de marché (10%). - Selon certains analystes, la jeune banque doit encore faire ses preuves et justifier la fusion dont elle est issue. - Le système de gouvernance de la banque, partagé entre ses deux actionnaires principaux, Banque Populaire et l'Ecureuil, peine à convaincre de son efficacité, malgré leur réaction rapide lors du rachat de CIFG, une filiale de Natixis touchée par la crise du subprime, pour 1,5 milliard de dollars, qui a permis d'éviter une recapitalisation à la jeune banque. - la faible visibilité de l'activité de banque d'investissement de Natixis, son plus gros contributeur en termes de revenus, ne joue pas en sa faveur.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- Le groupe est très sensible à l'évolution des marchés financiers (pour sa division banque d'investissement), mais également à celle de la conjoncture économique (pour son activité de banque de financement). - Par ailleurs, en tant que valeur financière, le titre est sensible à l'évolution des taux d'intérêts. - En raison de la crise actuelle du crédit, le titre est plus sensible aux variations des grandes valeurs financières.