CARLYLE CAPITAL CORPORATION: liquidé

13/03/2008 - 12:06 - Option Finance

(AOF) - Plus qu'une nouvelle vague de la tempête "subprime", c'est une lame de fond qui s'abat en ce moment sur les marchés financiers. L'accalmie provoquée par l'annonce d'une action concertée entre les Banques centrales, n'aura été que de courte durée. La nouvelle dépression a pour nom Carlyle Capital Corporation (CCC), un fonds affilié au fonds de capital investissement américain Carlyle et coté à la Bourse d'Amsterdam. Confronté à des appels de marge de plus de 400 millions de dollars qu'il ne peut honorer, le fonds va être liquidé, faute d'accord de refinancement avec ses créanciers. "Le groupe n'a pas été en mesure de trouver un accord (avec ses créanciers, ndlr) qui soit dans l'intérêt mutuel pour stabiliser sa situation financière", a annoncé CCC ce matin. Il s'attend donc désormais à ce que ses créanciers "prennent rapidement possession de la quasi-totalité des actifs restants du groupe. Les seuls actifs que le fonds a sous son contrôle sont constitués de titres adossés à des prêts immobiliers RMBS. Ces sept derniers jours ouvrables, CCC dit avoir reçu des appels de marge de plus de 400 millions d'euros. Des appels que le groupe n'a pu honorer, ce qui porte à 16,6 milliards de dollars le montant des dettes sur lequel il fait défaut. Beaucoup de spécialistes n'avaient pas prévu la forte baisse des indices de crédit en ce début d'année 2008. L'indice ABX AA, qui mesure la performance des titres adossés à des actifs immobiliers notés AA, a chuté de 33,6% entre janvier et février. A la fin du mois dernier, le fonds Peloton Partners a dû faire face à la dépréciation des actions adossées à des actifs de qualité, ce qui l'a contraint à liquider un de ses fonds ABS de 2 milliards de dollars, soit la pire perte jamais enregistrée par un hedge-funds européen pour le moment. La chute a été vertigineuse, de 41,4 cents pour un dollar le 31 janvier, l'ABX AA se négociait le 28 février à 27,2 cents pour un dollar. La crise du crédit a durci les conditions de prêt aux hedge-funds, ce qui limite les possibilités de financement d'un effet de levier. En conséquence, les marchés anticipent une vague de liquidation de ces structures, noyées par leurs dettes.