CHRONIQUE/Pas de congés pour les banques centrales

20/09/2006 - 18:22 - Option Finance

Il convient de profiler son portefeuille sur une allocation de rentrée plus défensive. Hormis la Fed, la plupart des banquiers centraux ont modéré cet été l'élan de la croissance économique de leur pays en relevant les taux directeurs. Cet incontestable coup de frein organisé sur l'économie mondiale cristallise les craintes des intervenants sur les marchés de manière différente en fonction des classes d'actifs. Les marchés obligataires semblent très en avance, car la détente actuelle des taux longs américains de 50 points de base ne peut se justifier que sur la base d'anticipations d'un fort ralentissement de l'économie américaine qui conduirait la FED à inverser la tendance, c'est-à-dire à baisser ses taux d'intervention. La corrélation des marchés de taux est actuellement si forte que les décalages conjoncturels ne sont que marginalement pris en compte. En effet, les taux longs baissent en Zone Euro et au Japon alors même que leur conjoncture s'améliore. La logique des marchés d'actions diffère dans le sens où ils ont repris leur progression, stimulés par le pragmatisme de la FED. Ils ne considèrent que les aspects positifs d'un fléchissement de l'activité mondiale : futures baisses de taux, reflux des cours de l'énergie et des matières premières, licenciement pour maintenir le niveau élevé des marges.Même les Bourses des pays dits "émergents", traditionnellement plus sensibles à la conjoncture que celles des pays développés, continuent de profiter de flux d'investissements en quête de rendements élevés. Cependant, ces flux se dirigent maintenant de manière très sélective, vers les nations considérées capables de résister à une conjoncture mondiale moins porteuse, (notamment la Chine, l'Inde et la Russie). Les choix des investisseurs se sont donc modifiés, révélant une certaine circonspection, voire de la méfiance à l'égard des actions de petites capitalisations, encore plébiscitées au début de l'année. Le retour vers les grandes capitalisations est symptomatique d'une recherche de la qualité dans un contexte de réduction généralisée de la liquidité mondiale. Un affaiblissement marqué de l'économie américaine est loin d'être acquis, mais il convient de profiler son portefeuille sur une allocation de rentrée plus défensive. Ainsi, un recentrage sur des actions à plus faible volatilité, tout en préservant une large diversification géographique, associé à une sélection de titres obligataires de sensibilité intermédiaire, semble être la stratégie d'investissement qui permettra de réaliser un bon trimestre. Par Thierry Million, responsable de la gestion diversifiée et de la recherche, AGF Asset Management