BEAR STEARNS bradée à JP MORGAN

17/03/2008 - 10:16 - Option Finance

(AOF) - La crise du "subprime" fait une victime majeure : Bear Stearns. L'établissement new-yorkais, en mal de liquidité, a été racheté hier par JP Morgan pour 236 millions de dollars, une somme dérisoire. Plus que le rachat de Bear Stearns, que les marchés savaient en graves difficultés, c'est le montant que va débourser JP Morgan qui les inquiète. Celui-ci correspond à 2 dollars par actions, alors que vendredi, Bear Stearns a clôturé en baisse de 46% à 30 dollars par actions, soit une valeur boursière de 3,54 milliards de dollars. Selon les termes de l'offre, qui a déjà reçu le soutien du gouvernement américain et des institutions financières, JP Morgan échangera 0,005473 action contre une action Bear Stearns. Dans l'immédiat, le repreneur s'est engagé à garantir les obligations commerciales de Bear Stearns et de ses filiales. Selon JP Morgan, l'opération devrait être finalisée "d'ici à la fin du deuxième trimestre 2008" et augmenter, "à terme", le bénéfice après impôts du groupe d'un milliard de dollars. Présenté par Alan Schwartz, le président de Bear Stearns, comme "la meilleure issue possible dans les circonstances actuelles", ce rachat sème le doute sur la valorisation boursière des entreprises bancaires. Il y a un an, le titre Bear Stearns valait 170 dollars à Wall Street. Bien conscients que la situation financière de la banque d'affaires s'était considérablement dégradée depuis, les analystes tablaient cependant sur une offre plus conséquente. Ce week-end, le "Wall Street Journal" envisageait une offre de rachat autour de 20 dollars par action, dix fois plus que l'accord conclu avec JP Morgan. En grave manque de liquidité, Bear Stearns a dû appeler au secours la Réserve fédérale de New York dès vendredi. Par l'intermédiaire de JP Morgan, l'institution financière a annoncé son intention d'injecter les liquidités nécessaires à l'établissement pendant un mois. Bear Stearns n'étant pas une banque commerciale, elle ne pouvait être renflouée directement par l'institution. Le financement à taux d'escompte devait donc transiter par JP Morgan. Cette dernière estimait alors que son rôle de relais entre la Réserve fédérale et sa consoeur n'exposerait pas ses actionnaires à un risque important. L'établissement avait annoncé travailler avec Bear Stearns à la recherche de financements permanents ou de solutions alternatives.