Rude météo pour la FED

17/03/2008 - 10:37 - Sicavonline

A la veille d'une semaine sainte qui s'annonce chargée, avec la publication des résultats des grandes banques d'investissement, la FED aura travaillé ce week-end avec le Trésor et JP Morgan Chase sur le renflouement de la banque Bear Stearns.

Précarité du système financier

Cet évènement d'une réelle gravité illustre la précarité du système financier américain, et indirectement mondial. En effet, si cette « contrepartie » devait s'effondrer, par le jeu des encours colossaux de crédit default swaps qui lient les banques entre elles, ce sont des provisions de plusieurs dizaines de milliards de dollars que les grands acteurs de la finance devraient de nouveau constituer. Or chacun sait que la crise précédente n'est pas encore derrière nous. Les pertes attendues sur les titres hypothécaires, initialement évaluées à 400 milliards de dollars, sont revues à la hausse et ne cessent d'alimenter une crise de liquidités dont la FED ne vient pas à bout.


Ben Bernanke président de la FED

Pour son troisième essai, non seulement elle a accru les encours de prêts à un mois consentis aux banques de dépôt, mais elle a également mis en place une procédure permettant aux « primary dealers  » d'emprunter des bons du Trésor en livrant en garantie des obligations privées notées AAA. Une façon de permettre à des titres bien notés mais ne trouvant pas preneur, d'éviter de poursuivre leur dérive.

Peur d'une érosion continue

Dérive qui s'explique par la véritable spirale négative qui s'est emparée des marchés financiers et qui amène les intervenants à se défaire d'instruments financiers intrinsèquement sains, dans la peur que le marché, prisonnier de sa logique baissière, n'entraîne une érosion continue de leur valorisation. Le plus surprenant, c'est que ces mesures de la FED, bien inspirées mais au fond assez alarmantes sur l'état général du système financier, aient été saluées brièvement par un rebond spectaculaire de Wall Street, naturellement sans lendemain. Rien n'est réglé : De nombreuse pertes sur instruments de dette restent à matérialiser dans le compte d'exploitation des banques et autres institutionnels ; nul ne sait par ailleurs qui sont les acteurs les plus gravement touchés, d'où une crise de confiance générale. Conséquence : les banques resteront hésitantes à se prêter entre elles et décidées à restreindre l'octroi général de crédit. Un système financier qui est donc loin d'avoir réglé ses problèmes alors que s'installe une récession économique couplée à une reprise probablement durable de l'inflation.

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