Depuis cinq ans, le MLIIF World Mining Fund règne par ses performances sur l'univers des fonds matières premières. Investi principalement dans les actions de sociétés d'exploitation minière et de métaux, il a enregistré une performance sur un an de 49,3 % au 29 février 2008, grâce notamment aux valeurs chinoises dans lesquelles il a investi. Doté d'une importante force de frappe financière avec 16 milliards de dollars d'encours, le fonds World Mining Fund géré par Merrill Lynch arrive en tête du classement annuel EuroPerformance des fonds matières premières. Une année qui n'a pourtant pas été de tout repos pour les sociétés d'exploitation minière et de métaux. "2007 a été fortement marquée par la volatilité des marchés, tout particulièrement au troisième trimestre, et par plusieurs chocs, dont celui de la crise du crédit subprime, souligne Catherine Raw, l'une des gérantes du fonds. La perspective d'un ralentissement économique aux Etats-Unis a également inquiété les investisseurs qui avaient peur que le ralentissement immobilier américain n'ait un impact sur la demande de métal dans le monde". Malgré la nervosité des investisseurs qui ont cherché à prendre leurs bénéfices durant la crise, le fonds MLIIF World Mining Fund est resté fidèle à ses convictions. "Nous restions convaincus que les fondamentaux des sociétés investissant dans les matières premières étaient solides et continueraient d'être portés par une forte demande, insiste Catherine Raw. Par exemple, nous avons profité de l'envolée des prix de l'aluminium et du nickel à travers la société brésilienne CVRD dans laquelle nous avions investi mais également des performances positives des sociétés chinoises que nous possédions en portefeuille, comme China Senhua Energy ou Zijin Mining. Enfin, d'un point de vue sectoriel, les sociétés aurifères ont largement contribué à notre performance". Entièrement focalisé sur les matières premières, le fonds a en effet mieux profité de l'envolée des prix de ces dernières que d'autres fonds plus diversifiés ou plus spécialisés sur l'énergie ou un métal. Son processus de gestion allie analyse top-down et stock-picking. Les gérants du fonds, formés en partie en géologie et en finance, prennent en compte l'environnement macroéconomique mondial afin de déterminer quels sont les métaux qui pourraient le plus bénéficier de la conjoncture à un horizon de 18 mois. Une analyse complétée par une stratégie de stock-picking qui privilégie les valeurs de "qualité", avec un management fort et une taille suffisamment conséquente pour que la liquidité des titres soit toujours assurée. De grandes capitalisations internationales, comme BHP Billiton (8,9 % du total du portefeuille) ou CVRD (8,6 % des investissements du portefeuille), figurent ainsi dans les premières lignes du portefeuille. Le fonds est actuellement investi dans 80 sociétés ainsi sélectionnées, certaines figurant depuis plusieurs années dans son portefeuille. Le début 2008 n'est pas moins agité que l'année 2007 : "La nervosité des investisseurs est toujours palpable, observe la gérante. Ces derniers n'ont pas hésité à prendre leurs bénéfices au mois de février, s'inquiétant notamment des effets de la récession américaine sur l'ensemble de l'économie mondiale. En parallèle, nombre d'entre eux ont voulu se positionner sur l'or, qui apparaît actuellement comme une valeur sûre." Toutefois, les gérants du MLIIF World Mining Fund n'ont pas modifié fondamentalement leur stratégie, les turbulences traversées par l'économie américaine ne devraient pas affecter la demande mondiale de métaux en 2008. "Nous misons actuellement sur les sociétés minières diversifiées (49,5 % du portefeuille), sur les métaux précieux tels que l'or, qui représente 13,5 % de nos investissements, le platine (8,8 %) très demandé pour la construction de pots catalytiques, et enfin, dans une moindre mesure, sur des métaux tels que l'aluminium ou le nickel qui devraient continuer de profiter d'une demande forte provenant notamment de la Chine et de l'Inde", explique Catherine Raw. Des perspectives encourageantes pour le fonds, qui attend malgré tout une poursuite de la volatilité sur les marchés actions. Anna Casal