POINT DE VUE/ JF Boulier, dir. gén. d'Aviva Gestion d'Actifs

25/03/2008 - 17:29 - Option Finance

Les premières victimes de la crise du crédit ont été indubitablement les banques. Banques d'investissements en premier lieu, banques universelles dans un second temps, l'ensemble du secteur dont les titres offrent aujourd'hui des conditions de rémunération exceptionnelles. Comment tirer parti de cette situation ? Les nombreux excès commis notamment dans le financement dans l'immobilier américain qui avaient d'abord dopé la profitabilité de nombreux acteurs aux Etats-Unis et ailleurs se sont retournés contre ces mêmes acteurs, et malheureusement contre l'ensemble du secteur. Le coût de la liquidité a été le premier indicateur des difficultés que les publications de comptes annuels ont progressivement révélé. A maints égards, les pertes principalement liées à la valeur de marché et dans une certaine mesure aux défauts, ont focalisé l'attention sur une seule branche d'activité désormais sinistrée alors que l'industrie bancaire des pays développés connaît une croissance forte de son activité, de plus en plus diversifiée, et de sa profitabilité. Ces activités vont-elles disparaître ? La productivité apportée pour la mondialisation des marchés et le levier apporté par les technologies des communications et de l'information vont-ils cesser d'être efficaces ? Les titres bancaires offrent des rémunérations extrêmement avantageuses : le coût de la liquidité reste au-dessus de 0,5 %, les spreads de crédit de la dette sont de l'ordre de 1 % à 1,5 %, celle de la dette subordonnée au-delà de 2 % y compris pour de bonnes signatures. Le taux de dividende (s'il est maintenu) du secteur en Europe dépasse le taux de la dette senior ! La valorisation boursière du secteur avoisine la valeur comptable. La sortie du tunnel n'est pas encore en vue et tous les acteurs n'en sortiront pas comme le récent épisode Bear Stearns le montre bien. Le potentiel d'appréciation des titres n'a jamais été aussi grand, y compris déduction faite du coût de la crise. Toute occasion, notamment en primaire, doit être considérée avec attention et prudence. De si belles opportunités ne dureront pas.