To pause or not to pause ?

13/06/2006 - 19:29 - Option Finance

(AOF) - Bien qu'ils ne soient pas complètement univoques, les signes de ralentissement de l'immobilier aux Etats-Unis se multiplient : les crédits hypothécaires, les mises en chantier, les ventes, les stocks, la plupart des prix : beaucoup d'indicateurs vont en ce sens. La remontée des taux courts, puis plus récemment, des taux longs explique en partie cette évolution. Un refroidissement du logement entraînerait avec lui la consommation des ménages, soutenue, ces dernières années, par l'effet richesse et par les crédits bancaires assis sur les plus-values immobilières. Mais, dans le même temps, l'inflation semble renaître. Bien sûr, rien de commun avec les années 70 ou 80. Bien sûr, le prix du pétrole explique une part importante de la hausse. Mais même l'inflation sous-jacente, hors alimentation et énergie, accélèère : le déflateur sous-jacent de la consommation, l'indicateur préféré de la Réserve fédérale, augmente de près de 3 % en glissement trimestriel annualisé. C'est trop, comme le rappelle régulièrement M. Bernanke, beaucoup plus attaché à la stabilité des prix que la réputation de colombe qu'il avait avant sa nomination ne le laissait penser. Après seize hausses successives, la banque centrale va-t-elle continuer et aller vers des taux restrictifs, ou juge-t-elle que les délais de réaction de l'économie à la politique monétaire, régulièrement évoqués, eux aussi, par M. Bernanke, exigent la prudence, sauf à courir le risque d'un krach immobilier et d'une récession ? On parierait plutôt pour le statu quo, mais la décision du 29 juin du FOMC sera, à l'évidence, très disputée. Philippe Weber, responsable des études économiques, CPR Asset Management