STMICROELECTRONICS perd 2,9%, mauvaises nouvelles dans le secteur

08/04/2008 - 10:39 - Option Finance

(AOF) - STMicroelectronics (-2,79% à 7,145 euros) affiche la plus forte baisse de l'indice CAC 40. Les mauvaises nouvelles s'accumulent pour le secteur des semi-conducteurs. Après la révision en baisse de la prévision d'Intel sur sa marge brute en raison de la chute des prix des mémoires informatiques début mars, AMD a lancé un avertissement sur ses ventes, hier soir. Toutes ses activités ont affiché des performances décevantes. En outre, Standard & Poor's a révisé en baisse de stable à négative, la perspective des notes de crédit de STMicroelectronics, lundi soir. L'agence de notation a confirmé les notes de court terme "A-2" et de long terme "A-". L'analyste de S&P a expliqué sa décision par ses inquiétudes au sujet des perspectives d'activité du fabricant de semi-conducteurs, étant donné la baisse continue et significative du dollar par rapport à l'euro. "La rentabilité de STMicroelectronics, qui est déjà inférieure à celle de ses pairs notés "A", pourrait être sous pression en 2008 en raison de la faiblesse du dollar par rapport à l'euro, alors que le ralentissement économique, en particulier aux Etats-Unis, pourrait peser sur les ventes mondiales de semi-conducteurs cette année", a souligné l'analyste. La baisse de l'euro par rapport à la devise américaine est également l'un des facteurs qui pousse Credit Suisse à recommander la prudence vis-à-vis du secteur des semi-conducteurs en Europe. L'analyste s'attend à ce que l'évolution de l'euro/dollar affecte significativement les marges opérationnelles des sociétés en 2008 et 2009. Par ailleurs, le bureau d'études a révisé en baisse de 10% à 8% sa prévision de croissance en volume du marché des semi-conducteurs cette année. Après avoir pris en compte ces éléments, Credit Suisse a abaissé sa prévision de bénéfice par action pour STMicroelectronics de 18,4% à 0,75 dollar pour 2008 et de 19,9% à 0,86 dollar pour 2009. (C.J) (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Le groupe STMicroelectronics a été créé en juin 1987 à la suite du regroupement de Thomson Semiconducteurs (France) et de SGS Microelettronica (Italie). En mai 1998, SGS-Thomson Microelectronics a pris le nom de STMicroelectronics. Le groupe franco-italien est l'un des premiers fabricants mondiaux de semi-conducteurs et le premier européen. Il exerce son activité dans plusieurs domaines : les télécommunications, l'électronique grand public, l'informatique ou encore l'automobile. Le groupe réalise une grande partie de ses ventes en Asie-Pacifique puis en Europe et en Amérique du Nord et enfin dans les pays émergents. Le groupe compte près de 50.000 employés, 16 unités de recherche et développement avancées, 39 centres de conception et d'applications, 15 principaux sites de production et 78 bureaux de vente dans 36 pays.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- STM évolue vers un modèle d'activité dit " fab-light ", qui consiste à ne pas détenir en propre ses capacités de production. Le groupe devrait ainsi améliorer ses marges. - Avec un portefeuille de produits " différenciés ", STMicroelectronics a noué des partenariats stratégiques avec ses principaux clients, notamment dans le secteur des télécommunications et de l'électronique grand public. - La structure financière de ST Microelectronics est saine. - Le groupe a annoncé la création d'une entreprise commune avec Intel dans les mémoires flash, baptisée Numonyx. La cession de la division mémoires flash permettra au groupe de s'alléger d'un fardeau, cette activité affichant de faibles marges et étant fortement consommatrice de capitaux.

Les points faibles de la valeur

- STM évolue dans un secteur extrêmement concurrentiel et fortement cyclique qui alterne phases de surcapacités et de sous-capacités. - Le groupe réalise une part importante de son chiffre d'affaires avec Nokia, ce qui lui confère une importante exposition à la santé du fabricant finlandais de téléphones mobiles. - le groupe présente une structure de coûts plus rigide que celle de ses concurrents. - Si le groupe publie ses comptes dans la devise américaine, une grande partie de ses coûts reste libellée en euros. Le groupe met toutefois en place une politique de change qui le protège partiellement des fluctuations à la hausse comme à la baisse.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- Le niveau d'activité des fabricants de semi-conducteurs est bien évidemment lié à l'évolution des principaux débouchés du secteur (informatique, téléphonie mobile, électronique grand public, électronique embarquée, ou encore la domotique). Ainsi, le secteur est fortement cyclique, c'est-à-dire qu'il varie en fonction de la conjoncture et, plus particulièrement, en fonction du marché des équipements électriques et électroniques. - Parallèlement, le niveau des stocks mondiaux de semi-conducteurs est un bon indicateur de tendance. En général, plus il est élevé, plus la demande est faible, et plus les capacités de production sont excédentaires, donc peu rentables. - Certains analystes considèrent que le marché des semi-conducteurs est désormais un marché mature, qui ne devrait plus afficher des taux de croissance supérieurs à 15 %. On peut s'attendre à voir se former à l'avenir des alliances entre les différents acteurs du secteur.