(AOF) - Les marchés actions américains sont attendus en baisse, la saison des résultats du premier trimestre débutant sous de sombres auspices. Le spécialiste de l'aluminium, Alcoa a dévoilé des résultats en forte baisse et inférieurs aux attentes. Pour sa part, le fabricant de microprocesseurs, AMD a lancé un avertissement sur ses ventes et annoncé une réduction de 10% de ses effectifs. Quarante minutes avant le début des échanges, les futures sur le S&P 500 et le Nasdaq 100 perdent respectivement 6,25 points à 1366 points et 13,75 points à 1852 points.
Wall Street a fini pratiquement l'équilibre après une première partie de séance en hausse. Les indices ont bénéficié de l'information du "Wall Street Journal", selon laquelle Washington Mutual s'apprêterait à lever 5 milliards de dollars auprès d'un groupe d'investisseurs. Les investisseurs ont ensuite fait preuve de prudence dans l'attente des résultats d'Alcoa, attendus après Bourse. Le spécialiste de l'aluminium ouvre traditionnellement la saison de publication des résultats trimestriels. Le Dow Jones a grappillé 0,02% à 12612,43 points. Le Nasdaq Composite a cédé 0,26% à 2364,83 points.
Les investisseurs attendent les ventes de maison en attente pour février à 16 heures et la publication des "minutes" du comité de politique monétaire de la Fed du 18 mars à 20 heures.
Alcoa a dévoilé lundi soir des résultats trimestriels plus mauvais qu'attendu mais a fait état de perspectives rassurantes. Au premier trimestre de son exercice 2008, le bénéfice net a plongé de 54% à 303 millions de dollars ou 0,37 dollar par action. Hors éléments exceptionnels, le BPA s'est établi à 0,44 dollar par action, inférieur au 0,48 dollar attendu par les analystes de Thomson Financial. Le chiffre d'affaires des trois premiers mois de l'année a reculé de 7% à 7,38 milliards de dollars. Le producteur d'aluminium a évoqué la faiblesse du dollar et la hausse des coûts de l'énergie.
AMD a lancé un avertissement sur ses ventes et annoncé la suppression d'environ 10% de ses effectifs. Au premier trimestre, le fabricant de microprocesseurs table désormais sur un chiffre d'affaires de 1,5 milliard de dollars, en hausse de 22% par rapport au premier trimestre 2007 et en baisse de 15% par rapport au trimestre précédent. Le consensus Thomson Financial visait 1,62 milliard de dollars. Toutes les activités d'AMD ont enregistré des ventes inférieures aux attentes.
Boeing doit informer aujourd'hui les investisseurs de l'avancée de son programme 787. Certains anticipent six à neuf mois de retard supplémentaires et tablent sur une première livraison en septembre 2009 au plus tôt. Si ce scénario se réalisait, la livraison du premier appareil aurait lieu près de dix-huit mois après la date initialement prévue. Le calendrier actuel du constructeur aéronautique prévoit une livraison au début de l'année prochaine. Ces retards risquent de coûter des millions de dollars au groupe, qui devra indemniser les compagnies aériennes.
Le spécialiste américain du refinancement hypothécaire va procéder cette semaine à une émission d'actions à deux ans de 3 milliards de dollars. Fannie Mae espère que l'opération serait finalisée vendredi. Il y a quelques semaines, le groupe, ainsi que son confrère Freddie Mac ont été autorisés à ramener de 30% à 20% le ratio obligatoire de capitaux propres excédentaires par rapport à leur portefeuille de prêt, afin d'être en mesure de refinancer un plus grand nombre de crédits et donc de relâcher la pression sur le marché.
Alors que le secteur des banques, particulièrement aux Etats-Unis, est secoué par un vent de consolidation et de renforcement des fonds propres des établissements, Merrill Lynch fait cavalier seul. La banque d'investissement américaine affirme ne pas prévoir de vendre l'établissement, ni même de le fusionner avec une autre banque. Dans un entretien au quotidien japonais "Nikkei", John Thain, le PDG du groupe, a affirmé que Merrill Lynch n'avait pas prévu de lever de nouveaux fonds, ayant déjà attiré plus de liquidités qu'il n'en avait perdues.
Goldman Sachs a relevé son conseil de Neutre à Attractif sur les courtiers et les gérants de fonds. "Nous avons atteint un point d'inflexion pour les titres peu exposés aux crédits à risque", a expliqué un analyste de Goldman Sachs à Bloomberg. "Les investisseurs peuvent tirer profit du fait de distinguer les peurs exagérées des légitimes". Selon le broker, le risque d'une contraction des liquidités s'éloigne depuis que la Réserve fédérale a entrepris de soutenir les marchés. Goldman a réitéré sa recommandation Achat sur Lehman Brothers et inscrit Morgan Stanley sur sa liste de valeurs préférées.