(AOF) - Les analystes de JP Morgan estiment que l'impact de la crise du crédit se ressentira sur les marchés durant la prochaine décennie au travers d'une réglementation plus stricte, de primes de risques plus élevées et de la poursuite du déclin actuel du marché de la titrisation, d'après le "Financial News". Jan Loeys, responsable de la stratégie marketing de la banque et Margaret Cannella, directrice de la recherche sur le crédit et de la stratégie corporate du groupe, ont ainsi affirmé que "l'aversion au risque va rester forte pendant longtemps" sur les marchés les plus touchés par la crise. Ces spécialistes des marchés financiers anticipent un renforcement des contrôles sur les marchés financiers, en particulier pour les banques d'investissement, après que la Réserve Fédérale leur a ouvert des guichets d'escompte en mars, pour la première fois depuis la Grande Dépression. Ils s'attendent d'ailleurs à ce que cette mesure devienne permanente. Une autre de forme de réglementation pourrait être, d'après le "Financial News", de rapprocher les intérêts des émetteurs et des investisseurs. Pour les analystes de JP Morgan, cela pourrait conduire les prêteurs à retenir un plus fort taux d'intérêt sur les prêts individuels, ce qui menacerait le modèle actuel de distribution de prêts des banques, en place depuis environ dix ans. Les analystes s'attendent à ce que le ralentissement de la titrisation se poursuive et à ce que les plus gros acheteurs de CDO et autres titres adossés à des prêts immobiliers deviennent des fonds de pension et des compagnies d'assurances, qui peuvent offrir des financements de long terme. Mais dans le même temps, des pressions sur ce type d'investissement devraient provoquer une vague de consolidation chez leurs détenteurs, en particuliers les hedge-funds.