(AOF) - La France a connu une nouvelle poussée inflationniste en mars. L'indice des prix à la consommation a progressé de 0,8%. "Il faut remonter à janvier 1987 pour trouver une progression mensuelle au moins aussi importante, 0,9%", a souligné l'INSEE. Sur un an, l'inflation a dépassé les 3% pour atteindre 3,2 %, au plus haut depuis novembre 1991. L'indice des prix IPCH, qui permet une comparaison avec les autres pays européens a progressé de 0,8% en mars par rapport à février et de 3,5% sur un an. Les économistes interrogés par Reuters visaient une hausse de respectivement 0,6% et 3,3%. Une nouvelle fois l'envol des prix pétroliers est pointé du doigt. "Au total, la composante énergie explique 1 point sur les 3,2% d'inflation en mars", souligne Mathieu Kaiser, économiste chez BNP Paribas. L'institut national de statistique met également en cause l'augmentation des prix de l'habillement à l'issue des soldes d'hiver et de l'énergie. Réagissant à cette publication, Christine Lagarde, ministre de l'Economie, table sur une réaction "à retardement" du niveau des prix. Elle a déclaré: "Je crois que d'un strict point de vue mécanique et quasi mathématique on arrivera pendant la deuxième partie de l'année 2008 à une stabilisation, voire à une légère baisse par rapport à ce que nous observons habituellement". "La persistance du choc sur le prix des matières premières alimentaires et énergétiques fait craindre le maintien de l'inflation à un niveau proche ou supérieur à 3% durant la majeure partie de l'année, probablement jusqu'en septembre", a précisé pour sa part Mathieu Kaiser. Cette montée de l'inflation risque de peser sur la consommation des ménages, qui constitue le principal moteur de l'économie Hexagonale. Elle pourrait également relancer la polémique sur la baisse du pouvoir d'achat.