RHODIA produit un nouveau solvant au Brésil

25/04/2008 - 10:48 - Option Finance

(AOF) - Rhodia a démarré, sur son site de Santo André au Brésil, la production de Rhodiasolv IRIS, un solvant "innovant et doté d'excellentes performances environnementales", selon le communiqué du groupe chimique. "Efficace dans un large éventail d'applications allant du nettoyage industriel aux formulations pour peintures et revêtements en passant par les résines de fonderies, Rhodiasolv IRIS est non toxique, facilement biodégradable, non inflammable et très faiblement volatil", a expliqué Rhodia. Rhodiasolv IRIS est un solvant à base de diesters. Il est produit dans une nouvelle unité à Santo André construite par Rhodia "pour répondre à la forte croissance de la demande de solvants respectueux de l'environnement". Cet investissement permet à Rhodia d'augmenter de 15 % sa capacité totale de production de diesters pour solvants et de renforcer son réseau industriel mondial avec des implantations basées en Europe, en Amérique Latine et en Asie-Pacifique. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Ancienne filiale de Rhône-Poulenc, devenu Aventis (aujourd'hui Sanofi-Aventis), Rhodia est l'un des 10 leaders mondiaux de la chimie de spécialités. Partenaires des grands acteurs des marchés de l'automobile, de l'électronique, des fibres, de la pharmacie, de l'agrochimie, des produits de consommation, des pneumatiques et des peintures et revêtements, Rhodia propose des solutions sur mesure combinant molécules et technologies originales répondant aux enjeux de ses clients. L'organisation du groupe repose sur 9 entreprises qui s'articulent en deux groupes constituant les pôles stratégiques de Rhodia : Matériaux et Services de Spécialités et Chimie d'applications. A terme, l'objectif est d'intégrer la Chimie Fine à l'un des deux précédents pôles. Le groupe emploie 20000 personnes dans le monde.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- Rhodia est positionné sur la chimie de spécialités, plus rentable que la chimie de base. - L'émission d'Oceanes devrait permettre au chimiste français de rembourser le solde de ses emprunts obligataires les plus chers à échéance 2010 et 2011 dont le taux d'intérêt moyen est proche de 9%. Le groupe a réussi son plan de refinancement et sécurisé la situation de sa liquidité à moyen terme, grâce à une augmentation de capital, une émission obligataire et de nouvelles lignes bancaires. Sa dette a été ramenée de 3 milliards en 2003 à 1,6 milliard d'euros en 2006. - Rhodia a tenu ses engagements de redimensionnement de ses activités et de réduction des coûts. -Les agences de notation Standard & Poor's et Moody's ont respectivement relevé leur notation sur le chimiste à BB- et à Ba3 afin de refléter l'amélioration de la structure de capital. - Avec le retournement du cycle de la chimie, le groupe peut désormais répercuter une partie de ses hausses de coûts dans les prix. - Rhodia devrait disposer de 11 à 13 millions de tonnes de CER par an à partir de 2007, et ce jusqu'en 2013. Rappelons que ces crédits, ou droits à polluer, sont attribués aux sociétés qui réduisent le niveau d'émission de CO2, dans le cadre du protocole de Kyoto. Elles peuvent les utiliser pour leurs propres besoins (sur d'autres sites polluants) ou les revendre, comme c'est le cas pour Rhodia grâce aux efforts consentis par le groupe au Brésil et en Corée. La valeur de ces crédits déterminée par la rencontre de l'offre et de la demande représente une part importante de la valorisation boursière de Rhodia.

Les points faibles de la valeur

- Le groupe traîne des "passifs environnementaux". Il a d'ailleurs intenté en vain une action contre son ancienne maison-mère Aventis afin d'obtenir l'indemnisation des passifs liés aux sites de Silver Bow (US) et de Cubatao (Brésil). - Rhodia est fortement dépendant du prix des matières premières, et plus particulièrement de celui des dérivés du pétrole (benzène...). Il est également pénalisé en cas de repli du dollar. - Les marges dégagées par les différents pôles du groupe sont très disparates. - Certains actionnaires minoritaires mènent une fronde contre la direction du groupe et plusieurs de ses administrateurs liés à Aventis. De son côté, l'AMF a estimé que le groupe a diffusé ces dernières années des informations inexactes et imprécises.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- Le secteur de la chimie est particulièrement sensible à la conjoncture économique. Rhodia est une valeur cyclique. - Depuis le redressement du groupe, Rhodia est également considéré comme une valeur de retournement (recovery), à haut risque toutefois.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Produits de base - Chimie

Les experts tablent sur une progression de la production chimique européenne de 1,9 % seulement cette année, nettement moins que les 2,6 % atteints en 2007. Au niveau international, la hausse du prix des matières premières sera particulièrement dure pour les chimistes de spécialités comme les suisses Clariant et Ciba, estime Moody's. Contrairement aux géants de la pétrochimie comme BASF, ils ont, en effet, plus de difficulté à accroître leurs prix de vente auprès de clients qui cherchent à réduire leurs coûts, comme les constructeurs automobiles. L'agence de notation Moody's considère que le coût élevé des matières premières et de l'énergie, la tension sur les exportations causée par la force des monnaies européennes, et la pression concurrentielle des pays émergents comme la Chine et l'Inde représentent des risques de long terme pour l'industrie chimique européenne.