(AOF) - Dans une étude sur l'immobilier européen, Olivier Eluere économiste spécialiste de l'immobilier au Crédit Agricole distingue le marché français du reste de l'Europe. Celui-ci semble montrer des signes de stabilisation alors que "le retournement du marché immobilier est déjà à l'oeuvre dans certains pays. (…) Au Royaume-Uni et en Irlande, les prix baissent et le crédit est nettement resserré, en Espagne, les ventes de logement chutent. Par ailleurs, les incertitudes restent fortes sur l'ampleur et la durée de la crise financière", détaille-t-il. En France, la stabilité est de mise. "Les ventes plafonnent en volume et reculent un peu en Ile-de-France. Les prix sont en hausse quasi-nulle dans l'ancien. La production de nouveaux crédits habitat est en repli de (en cumul sur douze mois) 7 % sur un an début 2008", remarque Olivier Eluere. "Après dix ans de forte hausse, cet atterrissage est logique, estime l'économiste. Les prix sont devenus très élevés et les taux de crédit habitat remontent depuis début 2007". Pour autant, il ne s'attend pas à une baisse marquée des transactions et des prix. La grande vigilance des banques, la demande solide et raisonnable et une offre de logements plutôt insuffisante ont, d'après lui, limité un emballement excessif et une forte surévaluation des prix. A la place, l'immobilier français a connu un "freinage graduel". Cependant, un léger recul n'est pas à exclure en 2008 selon l'économiste du Crédit Agricole. Les délais de vente devraient s'allonger, ce qui favorisera une légère baisse des prix mais également, les conditions d'accès au crédit devraient légèrement se resserrer en raison de la crise financière. En conséquence, Olivier Eluere maintient la prévision d'une légère baisse des prix de l'ancien, -5% sur un an fin 2008, et -2% en moyenne annuelle, et d'une stabilisation dans le neuf.