Europe : Bruxelles est pessimiste pour la croissance et la France

28/04/2008 - 16:47 - Option Finance

(AOF) - La Commission européenne a abaissé ses prévisions de croissance pour 2008 et 2009 et relevé ses anticipations d'inflation pour cette année. Au passage, Bruxelles a épinglé la France qui devrait afficher l'année prochaine la plus mauvaise performance de la zone euro en termes de déficit public rapporté au PIB. Il est attendu à 3%, soit le plafond fixé par le traité de Maastricht. Cette année, l'exécutif européen table sur un ralentissement de la croissance de la zone euro à 1,7% après 2,6% en 2007. Sa prévision de février s'élevait à 1,8% et celle de l'automne à 2,2%. Un nouveau ralentissement est prévu en 2009 à 1,5%. "Ce tassement de la croissance résulte de la crise qui se prolonge sur les marchés financiers, du net ralentissement de l'activité aux Etats-Unis et de l'envolée des prix des produits de base, autant de facteurs déterminants pour l'activité économique à l'échelle mondiale", a expliqué Bruxelles. L'autre mauvaise nouvelle concerne l'inflation qui, sous l'effet de l'envolée des prix de l'énergie et des denrées alimentaires, devrait atteindre un pic à 3,2% cette année avant de revenir à 2,4% en 2009. La précédente prévision pour 2008 s'élevait à seulement 2,6%. Lors de son passage en revue des performances économiques des pays de la zone euro, la Commission a pointé du doigt la France pour la dégradation de ses comptes publics. Elle anticipe un déficit public représentant 2,9% du PIB cette année, après 2,7% l'année dernière, mais surtout 3% l'an prochain. Ces estimations sont nettement plus pessimistes que les objectifs du gouvernement de 2,5% et de 2% pour 2008 et 2009. Evoquant cette dégradation des comptes de la France, Joaquim Almunia, le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires a déclaré : "C'est un cas très clair dans lequel on peut envisager d'utiliser les instruments qui sont à notre disposition dans de tels cas". Au-delà du plafond de 3% imposé par le traité de Maastricht, la France pourrait faire l'objet d'une mise en garde de la part de Bruxelles pour déficit excessif. Le ministre français de l'Economie, Christine Lagarde a indiqué être "sereine" face à une telle éventualité. Ce creusement du déficit s'explique par des dépenses légèrement plus importantes que prévu mais surtout par la dégradation de la conjoncture économique. Le PIB de l'Hexagone ne devrait ainsi croître que de 1,6% cette année et de 1,4% l'année suivante.