MANITOU lance un profit warning

29/04/2008 - 18:12 - Option Finance

(AOF) - Manitou a enregistré un chiffre d'affaires en hausse de 7,4% au premier trimestre 2008, à 357,1 millions d'euros. L'impact négatif des variations de taux de change s'élève à 6,5 millions d'euros. Par activité, les ventes de matériels tout terrain ressortent en croissance de 9,2 %, celles des nacelles sont restées stables et celles des autres activités ont connu une évolution favorable, indique le spécialiste des engins de manutention, qui revoit ses perspectives 2008 à la baisse. Compte tenu du ralentissement des prises de commandes en Europe depuis mi-mars et de l'évolution défavorable des taux de change, le groupe indique qu'il revoit ses perspectives de chiffre d'affaires pour l'exercice 2008, avec une croissance comprise entre 8 et 10 %. "Si les conditions financières et économiques ne changent pas, la forte dépréciation de la livre et le regain de tension sur les prix des matières premières et des composants (principalement l'acier et les produits dérivés du pétrole) conjugués aux difficultés d'en répercuter rapidement les effets sur les prix de vente, exposent le groupe à une érosion probable de sa marge brute de 1,6 % et de sa marge nette d'environ 1 %. Si ces tendances devaient perdurer, elles pourraient se traduire par un résultat net part du groupe en baisse de l'ordre de 10 %", conclut Manitou. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Manitou est le leader mondial du chariot élévateur tout terrain, inventé en 1957 par son fondateur Marcel Braud. Le groupe fabrique et commercialise du matériel de manutention destiné aux marchés de la construction (53% du chiffre d'affaires), de l'industrie (24%) et de l'agriculture (23%). L'internationalisation de Manitou débute dans les années 70. En 1972, le groupe signe un accord de partenariat commercial avec Toyota. En 2007, Manitou a ramené sa participation de 40 à 20% dans la société Toyota Industrial Equipment (TIE), créée en 1995 conjointement avec Toyota Industries Corporation pour la fabrication et l'assemblage des chariots industriels de la marque japonaise. Implanté dans plus de 120 pays, Manitou compte 2 405 salariés, 23 filiales et 600 points de vente dans le monde. En 2007, le chiffre d'affaires s'est élevé à 1,26 milliard d'euros.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

-Manitou propose aujourd'hui la gamme de produits la plus importante du marché. -Le groupe consacre une large place à la R&D et propose des engins innovants. -Manitou est présent sur les marchés émergents, très dynamiques, notamment via une acquisition en Chine en 2005.

Les points faibles de la valeur

-Manitou est impacté par le ralentissement actuel des marchés de la construction et la faiblesse du dollar. -Le groupe doit faire face à des difficultés d'approvisionnement de certains composants entrant dans l'assemblage des chariots tout terrain. -Les composants subissent une inflation importante.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- Il est important de surveiller l'évolution des tarifs de la concurrence, sur lesquels Manitou sera plus ou moins forcé de s'aligner s'il veut conserver ses parts de marché. Cela pourrait se faire au détriment des marges et avoir une incidence négative sur le cours. - La baisse de la livre favorise le britannique JCB, principal rival de Manitou.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Biens d'équipement

Les entreprises de la mécanique se préparent à une nouvelle année de croissance en 2008. La FIM (Fédération des industries mécaniques) table sur une progression des facturations de 3,4% en volume. Quant aux principaux équipementiers électriques français, ils sont confiants pour l'année en cours en maintenant leurs prévisions. Ainsi, Schneider Electric conserve pour 2008 un objectif de croissance organique du chiffre d'affaires entre 6% et 8%, tout en observant un ralentissement en Europe et aux Etats-Unis. Le groupe français d'équipement électrique Legrand, se dit confiant pour atteindre une croissance de son chiffre d'affaires comprise entre 7% et 9% cette année. Face à une inflation générale, qui devrait peser sur leurs marges, les producteurs de biens d'équipement sont plus inquiets pour leurs coûts que pour leur activité.