Certains Chinois ont bien l'intention de transformer le 1er mai, fête du travail, en une manifestation de nationalisme exacerbé... Ainsi, le groupe français Carrefour, devenu le bouc émissaire des militants anti-français depuis les incidents survenus lors du passage de la flamme olympique à Paris, se prépare-t-il a faire face demain à des manifestations hostiles devant certains de ses hypermarchés (112 dans tout le pays).
Le 1er mai marque aussi le début d'un boycott des magasins Carrefour, lancé sur des sites internet chinois et par SMS... Face aux risques, le no2 mondial de la distribution a préféré annuler une vaste campagne de promotions prévue le 1er mai, après avoir été violemment pris à partie sur internet. Des militants anonymes ont ainsi accusé Carrefour, qui réalise un peu plus de 3% de son chiffre d'affaires en Chine, de vouloir provoquer des émeutes à l'occasion de ces soldes (l'an dernier, une bousculade avait entraîné la mort de plusieurs personnes dans un hypermarché du groupe, à l'occasion d'une promotion sur une huile de cuisson).
De son côté, le no1 mondial du luxe, LVMH, a reporté à 2009, voire à 2010, une course automobile qu'il devait organiser pendant une semaine en Chine, de peur là aussi de s'attirer les foudres des militants hostiles. Les dirigeants des deux groupes ont fait profil bas ces dernières semaines, répétant à plusieurs reprises qu'ils ne soutenaient pas le Dalai Lama, ne militaient pour l'indépendance du Tibet, et se réjouissaient de la tenue des Jeux Olympiques à Pékin...
Selon le 'Financial Times' du jour, ce 1er mai servira à tester la détermination des autorités chinoises, jusqu'ici complaisantes envers les militants anti-étrangers, à maîtriser la flambée de nationalisme qui sévit dans le pays et menace de ternir l'image de la Chine à 100 jours de l'ouverture des jeux de Pékin, le 18 août prochain.
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