(AOF) - Les prix de l'immobilier pourraient reculer de 4% en France en 2008 et de 6% en 2009. C'est ce qui ressort d'une étude menée par HSBC sur le marché hexagonal. Il y a quelques semaines, la banque avait déjà annoncé un ralentissement de l'activité dans ce secteur, mais il semblerait aujourd'hui que le coup de frein soit plus brutal. D'après Mathilde Lemoine, directeur des études économiques et de la stratégie marchés pour la branche française de la banque britannique, "un ajustement plus brutal que prévu des prix" n'est pas à exclure.
L'économiste prévoit une remontée significative des stocks de logements neufs, d'ici la fin 2008. Or, d'après elle, si la demande, actuellement atone, pourrait repartir à la hausse ou tout du moins se stabiliser, elle ne devrait pas retrouver suffisamment de vigueur pour répondre à l'augmentation de l'offre, ce qui pousserait mécaniquement les prix à la baisse.
Le phénomène d'accroissement des stocks a été relevé dès la fin de l'année dernière. Il s'explique par "l'effet conjugué de la remontée des taux d'intérêt, de prix toujours élevés et de la fin de l'allongement de la durée des prêts", selon Mathilde Lemoine.
En conséquence, au premier trimestre 2008, les spécialistes du marché immobilier ont déjà pu observer un recul des prix. La directrice des études économiques craint que dans un contexte de baisse de la solvabilité des ménages (6,5% en 2007 après 5,6% en 2006), les acquéreurs potentiels ne choisissent de différer leur achat pour profiter de prix plus intéressants.
De plus, Mathilde Lemoine prévient que "dans le cadre d'un resserrement plus brutal des conditions de crédit, la baisse des prêts immobiliers pourrait alors être supérieure aux -7,5% déjà attendus" et entraîner, d'autant plus, les prix à la baisse. Toutefois, la spécialiste précise qu'il ne s'agit pas de son scénario central.