Claude Bébéar ne se prive jamais de donner son avis en manière de gouvernance d'entreprise ! Ce matin, le "parrain" du capitalisme français critique ainsi durement dans 'Les Echos' la direction d'Atos Origin, à qui il reproche de se comporter comme si l'entreprise leur appartenait : "Les dirigeants ne sont pas propriétaires de leur entreprise", affirme-t-il, en estimant "légitime" que les fonds Pardus et Centaurus, qui détiennent 23% du capital de la SSII, siègent à son Conseil d'administration.
"Ces fonds ne semblent pas spéculatifs et n'ont pas fait des 'allers-retours' au sein du capital. Dans ce cas, il est légitime qu'ils siègent au conseil, cette instance étant censée représenter les actionnaires".
Pardus et Centaurus, qui militent pour une meilleure valorisation du groupe, ont fait remonter la pression sur la direction ces dernières semaines, en grimpant de concert jusqu'à 23% du capital, dans la perspective de l'AG de jeudi prochain, le 22 mai. Ils souhaitent obtenir deux postes au conseil pour eux-mêmes, et proposent aussi trois administrateurs, dont Colette Neuville, la présidente de l'ADAM, et Bernard Bourigeaud, l'ancien PDG du groupe.
La direction s'oppose à ces nominations, en accusant les fonds de viser le contrôle rampant de la société, puis de vouloir la démanteler... Sur tous ces points, Claude Bébéar estime que seule "l'assemblée générale est souveraine. C'est à elle de voter et de juger. Ce n'est pas au management de décider".
L 'ancien patron d'Axa, qui préside désormais l'Institut Montaigne, ajoute que s'il était actionnaire minoritaire d'Atos Origin, la nomination de Colette Neuville "ne serait pas pour me déplaire"...
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