THOMSON : S&P abaisse la note de crédit long terme

20/05/2008 - 16:18 - Option Finance

(AOF) - Standard & Poor's a abaissé la note de crédit long terme de "BB" à "BB-" de Thomson, mais a confirmé la note de crédit court terme "B". La perspective des notes reste défavorable. "Cette dégradation reflète principalement la détérioration de la performance actuelle du groupe et ses perspectives à court terme, comme l'a illustrée la baisse marquée du chiffre d'affaires au premier trimestre, ce qui devrait se traduire, selon nous, par une progression de l'endettement (…)", a expliqué l'analyste de S&P. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

LEXIQUE

Standard & Poor's : Standard & Poor's est sans doute la plus connue des agences de notation financière (ou "credit rating"). Une agence de notation attribue, selon des critères et une classification qui lui sont propres, une note traduisant son opinion sur la capacité d'un émetteur à remplir ses obligations financières, (donc à ne pas se trouver en situation de défaut de paiement) et à rembourser ses dettes en temps et en heure. En tant que mesure du niveau du risque de crédit, la note influe sur le niveau du taux d'intérêt proposé à l'entreprise notée. En d'autres termes, plus la note d'un émetteur est mauvaise, plus il lui coûtera cher d'emprunter car il lui sera difficile d'intéresser les investisseurs. L'échelle des notes de Standard & Poor's se décline comme suit : - La catégorie investissement regroupe les notes AAA, AA+, AA, AA-, A+, A, A-, BBB+, BBB, BBB- (notes à long terme, durée initiale de la dette émise supérieure à un an) et A-1+, A-1, A-2, A-3 (notes à court terme, durée initiale de la dette émise inférieure à un an). Cette catégorie est censée refléter une qualité de crédit solide. Si AAA est la note la plus forte, même un A offre une espérance de parcours sans incident, avec une forte probabilité pour que la dette soit remboursée à temps même si l'environnement économique ou la société elle-même rencontrent quelques turbulences. Au niveau BBB, la capacité de la société à payer ses intérêts et capital est encore suffisante bien qu' à ce niveau là de note des conditions économiques défavorables ou une modification des circonstances sont davantage susceptibles d'affecter l'aptitude au service normal de la dette. - La catégorie spéculative regroupe les notes BB+, BB, BB-, B+, B, B-, CCC+, CCC, CCC- (à long terme) et B, C (à court terme). Cette catégorie suppose des risques sérieux d'incidents de paiement, qui deviennent extrêmement sérieux pour les CCC (on parle alors de " junk bond ", ou obligation pourrie). En cas de défaut imminent ou avéré sont appliquées les notes CC et D à long terme, D à court terme. Les notes long terme de Standard & Poor's sont assorties, d'une perspective " stable ", " positive " ou " négative ". Cette indication a pour but d'indiquer le sens vers lequel les notes sont susceptibles d'évoluer à moyen terme, sans qu'il s'agisse en l'occurrence d'une certitude. Agence de notation : Une agence de notation est une agence spécialisée qui attribue des notes, sous la forme de symboles, pour qualifier le risque de crédit attaché à une entreprise et à sa dette (négociée sous forme d'obligation). Standard & Poor's, Moody's et Fitch Ratings sont les principales agences de notation de crédit.

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Thomson est leader dans les solutions technologiques et les services pour les groupes de création audiovisuelle et les médias. La volonté de Thomson est de devenir le partenaire privilégié des industries " Media & Entertainment " au travers de ses marques Technicolor, Grass Valley, RCA et Thomson. Le chiffre d'affaires de Thomson, présent dans plus de 30 pays, se répartit entre les Amériques (55 %), l'Europe (40 %) et le reste du monde. Depuis janvier 2005, les activités de Thomson sont regroupées au sein de 3 divisions : Services, Systèmes & équipements et Technologie.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- Thomson bénéficie d'un profil diversifié suite à son repositionnement sur l'ensemble de la chaîne de l'image, au travers notamment de services aux créateurs de contenu (studios de cinéma, opérateurs de diffusion) via ses principales marques : Technicolor, Grass Valley, Thomson et RCA. - Le groupe s'enorgueillit d'un des premiers portefeuilles de brevets au monde et d'une expertise technologique reconnue dans son domaine. - Thomson devrait bénéficier de la transition de l'ensemble de la chaîne audiovisuelle vers le numérique et la haute définition.

Les points faibles de la valeur

- A l'heure actuelle, il s'avère difficile d'anticiper le rythme de déploiement de la révolution numérique ainsi que le modèle gagnant sur lequel elle va déboucher, ce qui crée un manque de visibilité sur le dossier Thomson. - Son activité de duplication de DVD, qui est fortement génératrice de trésorerie, devrait subir les effets négatifs de la substitution de la diffusion des contenus audiovisuels d'un mode physique à un mode dématérialisé. - Les spécialistes s'interrogent sur la capacité de Thomson à renouveler son portefeuille de brevets et à développer ses propres innovations en dehors des opérations de croissance externe. - Thomson réalise la moitié de son chiffre d'affaires outre-Atlantique, ce qui le rend très sensible à la conjoncture économique américaine. De par son exposition sur cette zone, il est également sensible au dollar.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- Le titre est considéré comme une valeur dollar, du fait de sa forte exposition à l'Amérique du Nord. - La taille du flottant de Thomson (90,3 % du capital) confère un aspect spéculatif au dossier. La capacité du groupe à générer des liquidités en fait de plus un candidat crédible à un LBO.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Electronique

La croissance du chiffre d'affaires du secteur de l'électronique grand public en France devrait ralentir pour s'établir à 4% cette année, correspondant à un niveau d'activité de 8,15 milliards d'euros. Ce tassement provient de fortes baisses de prix des produits. Le marché continuera d'être tiré par les téléviseurs à écran plat, qui vont représenter 58% des ventes totales. les LCD empiètent désormais sur le territoire des téléviseurs plasma, à savoir les écrans de grande taille, tout en proposant des prix très attractifs. Dans ce contexte, les fabricants qui ne disposent pas d'une capacité de production suffisante ne peuvent jouer sur l'effet volumes pour réduire leurs prix de ventes. Ils choisissent donc d'abandonner leur production d'écrans plasma pour la sous-traiter. C'est la décision que vient de prendre Pioneer, qui espère ainsi restaurer sa part de marché en 2010-2011. Quant au segment de l'électronique embarquée, essentiellement les GPS,il devrait augmenter de 6%.