Hausse des matières premières: les salariés trinquent

23/05/2008 - 17:18 - Option Finance

(AOF) - Dans une étude, Natixis remarque que "la plupart des observateurs (dont le FMI) semblent penser que la pire menace pour la croissance (aux Etats-Unis et dans la zone euro) au second semestre 2008 et en 2009, vient des suites de la crise financière". Mais Patrick Artus, économiste pour la banque, n'est pas de cet avis. "Nous pensons que ces effets sont en réalité assez bien mesurés, tandis que la menace et l'incertitude les pires viennent des prix des matières premières, en particulier des prix de l'énergie", a-t-il écrit dans un flash économique. Selon lui, "la configuration, en cas de poursuite de la hausse du prix du pétrole, serait très différente de celle observée dans les années 1970 et au début des années 1980". La non-indexation des salaires et surtout, dans la zone euro, le comportement de la Banque centrale devrait entraîner un impact important pour les consommateurs, qui avaient été plutôt épargnés par les chocs pétroliers des années 70, d'après Patrick Artus. "Aujourd'hui, la répartition de la charge de la hausse des prix des matières premières est très différente. Les évolutions récentes montrent que les salaires ne sont pas indexés sur les prix. La poursuite de la hausse des prix des matières premières serait donc surtout supportée par les salariés, d'autant plus que les entreprises seraient incitées à comprimer encore plus les coûts salariaux pour compenser la hausse des prix des matières premières et seraient aussi incitées à accroître l'externalisation vers les pays émergents à coûts salariaux faibles, d'où de nouvelles pertes d'emploi", précise l'économiste.