Sérénité des marchés sur fond de crise financière

Les marchés financiers ont retrouvé une certaine sérénité depuis le sauvetage de la banque américaine Bear Stearns. Ainsi, au cours du mois d'avril, les marchés d'actions et de crédit se sont offert un beau rebond : le DJ Stoxx 600, le SP 500, le Nasdaq progressent en euros respectivement de 5.6%, 6.6% et 9.5%. Les investisseurs ont voulu voir dans les derniers chiffres économiques des signes rassurants : PIB US en hausse de 0.6% au 1er trimestre 2008, poursuite de la baisse des taux (2% dorénavant contre 5.25% fin juillet !).

Pour autant, la situation économique ne s'améliore guère pour l'instant. L'ajustement du marché de l'immobilier américain se poursuit. L'écroulement des mises en chantier (au plus bas depuis 1991) et la baisse des permis de construire résultent du niveau toujours élevé des stocks de maisons invendues. En effet, malgré une baisse de 12.7% des maisons en un an, les stocks atteignent dans l'ancien près de 10 mois de ventes, comme en 1990, et dans le neuf 11 mois soit un record depuis le début des années 80. La consommation, quant à elle, demeure faible. Le consommateur américain souffre de la dégradation du marché du travail, de la baisse des prix des actifs et du durcissement des conditions de crédit : l'effondrement des différents indices de confiance reflète parfaitement les préoccupations actuelles des ménages. Seule l'industrie résiste, surtout grâce à la demande extérieure et à la faiblesse du dollar. L'Europe n'est pas en reste et montre également des signes d'essoufflement : baisse de la confiance des consommateurs et indices d'activité PMI. La zone euro au contraire des Etats-Unis ne bénéficie ni d'une politique monétaire accommodante, ni d'une parité de change favorable. La dernière réunion de la Banque centrale européenne et l'accélération de l'inflation au mois de mars ont éloigné une nouvelle fois les perspectives d'une baisse des taux d'intérêt. La BCE conserve son taux de refinancement à 4%.

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