Gaz de France / Suez : la course d'obstacles touche à sa fin

27/05/2008 - 13:02 - Boursier.com

Il aura fallu plus de deux ans pour que tombent tous les obstacles, ou presque, à la fusion entre Gaz de France et Suez...

Il aura fallu plus de deux ans pour que tombent tous les obstacles, ou presque, à la fusion entre Gaz de France et Suez. Annoncé en février 2006, dans des circonstances compliquées par la perspective de voir le géant italien Enel lancer une opération de rachat hostile de Suez, le projet a connu hier une avancée décisive avec l'avis motivé rendu par le Comite Central d'Entreprise du gazier sur la fusion. Et peu importe, finalement, que cet avis soit négatif, cela était acquis, puisqu'il n'a de valeur que consultative. "Cet avis clôt la consultation des instances représentatives du personnel de Gaz de France", indique ce matin le groupe dirigé par Jean-François Cirelli, sans même évoquer la position du CCE. Désormais, les deux conseils d'administration vont se prononcer en faveur du rapprochement, puis ce sera au tour des deux assemblées générales d'avaliser l'opération. Entretemps, l'Autorité des Marchés Financiers aura dû apposer son visa au projet de rapprochement. Il se murmure que l'aval ne devrait être qu'une formalité. Après tout, les deux entreprises ont eu deux ans pour fignoler leur mariage après le flou artistique qui dominait durant les premiers mois qui avaient suivi l'annonce. Les assemblées générales des deux groupes, dont le vote scellera la fusion, pourraient être réunies durant la semaine du 7 juillet, pour respecter les délais légaux. "Nous ne pensons pas que le vote des actionnaires qui devrait alors avoir lieu mi-juillet posera problème", expliquent les analystes Stéphane Lacaze, Julien Benhamou et Antoine Daubet, d'Oddo Securities. Ils sont optimistes sur le devenir du géant ainsi créé, notant "qu'il s'agit d'une fusion entre groupes très complémentaires, ne nécessitant pas de grande réorganisation ou la refonte d'outils industriels". Gaz de France a pris soin de réaffirmer ce matin que le CCE lui a donné l'occasion de confirmer les garanties sociales qui seront mises en oeuvre dans le cadre du processus d'intégration des deux groupes, "qui prendront la forme de négociations collectives avec les partenaires sociaux du groupe". Pour autant, les prochaines semaines ne seront sans doute pas de tout repos. "Le débat n'est pas clos", a indiqué ce matin la fédération CGT de l'Energie, qui considère toujours n'avoir pas été suffisamment informée sur le rapprochement et ses conséquences. "La FNME-CGT entend poursuivre son action pour obtenir les garanties nécessaires pour protéger le personnel des conséquences néfastes de cette fusion, ainsi que l'information des usagers sur les risques de l'opération sur la qualité du service public et l'évolution des prix", a précisé la Fédération, dont les élus ont refusé de prendre part au vote du CCE hier. La semaine dernière, le secrétaire du CCE, représentant de la CGT, avait déposé un recours en référé en annulation du CCE, que le juge avait écarté. L'autre "gros morceau" du rapprochement, qui sera soumis au vote des actionnaires de Suez, est la scission de la branche Environnement du groupe, dont 65% du capital sera placé en bourse. Suez Environnement, c'est 12 Milliards d'Euros de chiffre d'affaires, le quart des revenus du groupe Suez, et 62.000 employés dans le monde. La Lyonnaise des Eaux, Degrémont, SITA ou AGBAR sont les composantes les plus connues de ce géant de la gestion de l'eau et des déchets. Gaz de France Suez conservera 35% du capital durant une période de 5 ans minimum. La direction a prévu de réaliser l'entrée en bourse de Suez Environnement concomitamment à la fusion. Les deux entreprises sont par ailleurs engagées depuis plusieurs mois dans un processus de cession d'actifs afin de se mettre en conformité avec les demandes de la Commission Européenne, qui a avalisé la fusion sous réserve de certains ajustements, notamment sur le marché belge. Si tout se passe comme prévu, le mariage donnera naissance à un poids lourd du secteur de l'énergie, dont la capitalisation boursière devrait dépasser les 90 Milliards d'Euros pour un chiffre d'affaires de l'ordre de 72 MdsE.



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