CASINO : la tendance en France est semblable au premier trimestre

29/05/2008 - 17:47 - Option Finance

(AOF) - Le PDG de Casino Jean-Charles Naouri a indiqué au cours de l'assemblée générale qu'il n'y avait "pas vraiment une différence significative" entre la tendance des ventes du groupe au premier trimestre et celle d'aujourd'hui en France. Le patron a également affirmé qu'il misait sur la bonne santé du discount afin d'accélérer sa croissance. Il compte ainsi doubler le nombre de ses magasins Leader Price, qui devraient passer de 489 à fin 2007 à 1 000 dans les cinq ans à venir. Casino est le numéro 2 en France du discount avec une part de marché de 25%. A l'international, Jean-Charles Naouri a souligné que le développement passerait par les pays émergents et non par l'Europe de l'Ouest. Le président a aussi déclaré que Casino souhaitait développer la valeur de ses actifs immobiliers par des cessions et des acquisitions nouvelles. Ils ont été estimés à 7,2 milliards d'euros fin 2007. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Fondé en 1898, Casino est l'un des tout premiers groupes de distribution alimentaire, avec un parc total de 9 948 magasins dans 11 pays, essentiellement constitué de supérettes et de supermarchés. Le groupe compte 192 948 collaborateurs à travers le monde. La société fédère les enseignes Casino, Franprix/Leader Price et Monoprix. Le groupe Casino est présent en Argentine, Uruguay, Venezuela, Brésil, Colombie, Thaïlande, dans l'océan indien, aux Pays-Bas, en Pologne et au Viet-Nâm. Depuis fin mars 2005, Jean-Charles Naouri, l'actionnaire de référence de Casino par le biais de Rallye, a pris la direction du groupe. Afin de valoriser ses actifs immobiliers, le distributeur stéphanois a annoncé en 2007 deux projets de cessions immobilières pour 650 millions d'euros.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts

- Le groupe bénéficie d'une forte présence dans les magasins de proximité et le hard discount, principalement en France, ce qui constitue un atout essentiel au niveau de la diversification des formats. - Le groupe a opté pour une politique de différenciation commerciale de ses concurrents, liée à la proximité ou au positionnement qualitatif. - Les marges de Monoprix résistent bien dans un environnement concurrentiel tendu, dans la mesure où la clientèle de cette enseigne est moins attentive aux prix que celle d'autres formats de distribution. - Casino est bien exposé aux marchés émergents, où il réalise 30% de ses ventes.

Les points faibles

- La loi Chatel appliquée en 2008 devrait entraîner la libéralisation du jeu concurrentiel et rendre Casino moins compétitif sur les prix pour les marques nationales. - La reprise de CBD au Brésil et la prise de contrôle du leader colombien de la distribution Exito ont permis au groupe de renforcer ses positions en Amérique du Sud. Les marchés ont accueilli positivement la nouvelle, la marge d'EBITDA d'Exito étant l'une des plus élevées du groupe Casino. - Les marchés attendent les retombées des plans de relance commerciale des enseignes Franprix et Leader Price, dont la croissance négative affecte le titre Casino.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- Casino doit résoudre le problème stratégique de Leader Price, la seule marque en concurrence frontale sur les prix avec les hypermarchés et les discounteurs. - Selon certains analystes, le groupe pourrait adopter à moyen terme un positionnement de " niche player " en France en cédant Leader Price après restructuration. - A l'image de ses pairs, toutes les crises alimentaires auxquelles le public est de plus en plus sensible sont susceptibles de peser sur les ventes (vache folle, grippe aviaire, maïs transgénique).

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Distribution alimentaire

Le regain d'inflation pourrait profiter aux acteurs du hard-discount, dont la part de marché en France stagne à 13% depuis 2004. En Allemagne cette part de marché est beaucoup plus élevée, à 42%. Une grande marge de manoeuvre existe donc en France pour des enseignes comme Ed, Lidl, Aldi ou Leader Price qui ont adopté un positionnement agressif sur les prix. La disparition de la loi Galland, qui régit, depuis 1996, les relations commerciales entre fournisseurs et distributeurs, se confirme. Après l'adoption de la loi sur le développement de la concurrence (qui a modifié le mode de calcul du seuil de revente à perte), le principe de négociabilité des tarifs des fournisseurs de la grande distribution devrait être revu au profit de davantage de transparence et de concurrence entre distributeurs et fournisseurs.