Le laboratoire Ipsen a sonné cette nuit le lancement des grandes manoeuvres aux Etats-Unis, avec trois opérations d'acquisition, qui sont destinées à permettre à l'entreprise de commercialiser directement ses produits clefs dans le monde entier. Les transactions concernent le rachat de la totalité du capital de son partenaire d'endocrinologie Tercica, mais également celui de la filiale commerciale américaine de Vernalis (désordres neuromusculaires), ainsi que les actifs relatifs à ONI-1 auprès d'Octagen (hématologie). "Au total, ces transactions permettent à Ipsen de déployer une présence commerciale à part entière en Amérique du Nord, accroissant ainsi de façon significative son empreinte internationale, tout en proposant au plan mondial un portefeuille de produits spécialisés en endocrinologie et en neurologie et en augmentant ses perspectives de croissance, notamment par l'accès à de nouveaux projets de Recherche et Développement", explique l'entreprise parisienne.
Le président Jean-Luc Bélingard explique de son côté que les transactions "représentent une nouvelle étape très significative dans notre stratégie de mondialisation de notre franchise en médicine de spécialité à forte croissance, tant d'un point de vue commercial qu'en Recherche et Développement. Avec le déploiement d'une infrastructure commerciale à part entière en Amérique du Nord, Ipsen va sensiblement améliorer ses perspectives de croissance, pouvoir saisir des opportunités d'expansion sur le plus grand marché pharmaceutique mondial, et accroître encore un pipeline déjà bien fourni". Le dirigeant se félicite également de l'ajout à son portefeuille de nouveaux projets prometteurs en R&D, avec la totalité des droits d'OBI-1, avec l'agent associant l'hormone de croissance humaine recombinante à l'IGF-1, et avec le développement de Somatuline dans les tumeurs neuroendocriniennes en Amérique du Nord. "Nous sommes intimement persuadés que ces transactions historiques représentent un voie d'entrée efficace et économique pour pénétrer le marché nord-américain, par la création d'une plateforme ayant un potentiel de ventes de plus de 300 Millions de Dollars en 2012 et proche du Milliard de Dollars d'ici la fin de la prochaine décennie", conclut le président.
L'opération concernant Tercica, approuvée par le conseil d'administration de la biotechnologique américaine, se chiffre à 404 Millions de Dollars en cash (soit une valorisation de 663 M$ pour la totalité du dossier). Dans le cadre de l'opération, Ipsen a prévu d'exercer ses warrants afin d'acheter des actions Tercica pour un prix d'exercice de 37 M$ et de convertir ses obligations convertibles en actions Tercica. Le calendrier exact pour la finalisation de la fusion dépend de l'examen et de l'autorisation des communiqués et des autres dépôts nécessaires auprès des autorités boursières américaines (U.S. Securities and Exchange Commission).
Par ailleurs, le rachat de la filiale américaine de l'anglais Vernalis ainsi que les droits de développement et de commercialisation du médicament Apokyn aux Etats-Unis coûteront 12,5 M$, précise Ipsen, qui va également entrer au capital de Vernalis via l'acquisition de 5 M$ d'actions nouvelles. La transaction reste soumise à l'aval des actionnaires du britannique. Dans ce contexte, Ipsen versera à Vernalis 6,5 M$ en paiement anticipé et des paiements additionnels de 5 M$ lorsque différentes étapes commerciales ou opérationnelles auront été atteintes. Pour démontrer son implication dans cette opération, Ipsen va s'engager avant la clôture de la transaction pour un montant de 2,2 M$ pour le paiement de dépenses institutionnelles ou commerciales de Vernalis Inc. Ipsen et Vernalis plc ont également convenu de travailler ensemble à la création d'une joint venture visant à lever des fonds pour le développement de certains projets du pipeline d'Ipsen en neurologie. Si cela n'aboutit pas, Ipsen réglera 1 M$ à Vernalis.
Enfin, Ipsen et Octagen (dont Ipsen détient près de 21,5% du capital) annoncent la signature d'un accord d'achat à la finalisation duquel tous les actifs d'Octagen liés à OBI-1 seront cédés à Ipsen, qui acquerra ainsi le contrôle total du développement clinique d'OBI-1. A l'issue de la réalisation effective de la transaction, Ipsen versera à Octagen un premier montant de 10,5 M$. Par la suite, Ipsen pourra être amené à verser des paiements échelonnés supplémentaires, sous réserve de l'obtention de l'autorisation d'entrer en phase III, puis plus tard, de l'obtention des autorisations de mise sur le marché du produit aux États-Unis et en Europe, le total de ces paiements additionnels pouvant atteindre 26 M$. En outre, une fois le produit commercialisé et pour une durée définie, Ipsen paiera une redevance calculée sur son chiffre d'affaires dans chaque pays, dont le taux est à un chiffre, faible à moyen, déterminée sur une échelle mobile ascendante en fonction de certains seuils de ventes. Dès la réalisation effective de cette transaction relatif à tous les actifs d'OBI-1, Ipsen cédera également à Octagen sa participation dans cette société.
Au final, Ipsen, à périmètre constant, confirme ses objectifs pour l'année 2008 tels qu'ils ont été annoncés le 27 février 2008. "Cependant, dès que le calendrier de clôture des transactions annoncées aujourd'hui sera porté à sa connaissance, le groupe révisera ces objectifs afin de prendre en compte l'impact de la consolidation globale des nouvelles entités acquises", prévient le laboratoire qui fixe des objectifs 2009 à partir des éléments dont il dispose actuellement. Ipsen entrevoit pour le prochain exercice une croissance de son chiffre d'affaires total net comprise entre 12% et 14% par rapport à l'année précédente, à taux de change constant, en comparaison des objectifs 2008 d'Ipsen seul, ainsi qu'une marge opérationnelle d'environ 15%, tenant compte des coûts de lancement de Dysport en Amérique du Nord et hors impacts comptables liés aux regroupements d'entreprises. Ipsen précise que les dépenses de recherche et développement représenteront 19 à 21% de son chiffre d'affaires net. A la suite de ces transactions, le groupe prévoit que sa marge opérationnelle reviendra au niveau de 2007 en 2011, en excluant toute hypothèse sur le flux des redevances futures du GLP-1.
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