NATIXIS va émettre pour un milliard d'euros d'obligations convertibles

10/06/2008 - 09:42 - Option Finance

(AOF) - La banque a confirmé une information parue dans la presse selon laquelle elle envisageait une émission d'obligations convertibles d'un milliard d'euros afin de conforter sa solidité financière dans le cadre du passage aux normes Bâle II. Cette opération devrait débuter dans les mois qui viennent, "en fonction des conditions de marché". Elle prend place dans le cadre d'un programme d'émission de titres hybrides de 2 milliards d'euros annoncé par Natixis pour renforcer son ratio de solvabilité financière Tier One. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

LEXIQUE

Tier 1 / Tier 2 : Depuis 1988, on distingue pour les banques deux grandes catégories de fonds propres, le tier 1 et tier 2, classés en fonction du type de risque qu'ils peuvent compenser pour calculer le ratio de solvabilité de la banque. Le tier 1 concerne les fonds propres dits de base, (actions ordinaires et certificats d'investissement, intérêts minoritaires.), le tier 2 désignant les fonds propres complémentaires (plus values latentes, provisions, titres participatifs.). Il existe également un tier 3, pour les fonds propres de troisième catégorie, qui couvrent les risques de marché. La définition généralement acceptée est celle du Comité de Bâle pour la surveillance bancaire, institution créée par les différentes banques centrales dans le dessein d'harmoniser les méthodes d'analyse et d'internationaliser les normes bancaires.

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Natixis est né en novembre 2006 de la fusion des activités de banque de gros des Banques Populaires et des Caisses d'Epargne. Initialement les participations respectives des Banques Populaires et des Caisses d'Epargne dans le nouvel ensemble étaient de 45,5%. Mais la mise sur le marché de 233,65 millions de titres, au prix de 19,55 euros, a permis de les abaisser à 34%. Le nouveau groupe s'affiche comme la première banque française en matière de gestion d'actifs avec plus de 500 milliards d'euros sous gestion dans le monde. Natixis s'organise autour de 6 pôles d'activités: la banque de détail, la banque de financement et de marché, la banque d'investissement privé, l'assurance-crédit et les crédits à la consommations et autres prestations.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

-Un quart de ses revenus proviennent des sommes reversées par les réseaux des Banques Populaire et des Caisses d'Epargne, par nature peu cycliques. -Natixis devrait profiter des synergies de fusion attendues à 522 millions d'euros. -Le nouvel ensemble bénéficie d'un important potentiel de croissance compte tenu du soutien de ses réseaux mais aussi au regard des performances passées en Bourse du titre Natixis Banque Populaire.

Les points faibles de la valeur

- De tous les grands établissements français cotés à Paris, Natixis est le plus lié aux revenus cycliques, de banques d'affaires (40% des recettes) et de marché (10%). - Selon certains analystes, la jeune banque doit encore faire ses preuves et justifier la fusion dont elle est issue. - Le système de gouvernance de la banque, partagé entre ses deux actionnaires principaux, Banque Populaire et l'Ecureuil, peine à convaincre de son efficacité, malgré leur réaction rapide lors du rachat de CIFG, une filiale de Natixis touchée par la crise du subprime, pour 1,5 milliard de dollars, qui a permis d'éviter une recapitalisation à la jeune banque. - La faible visibilité de l'activité de banque d'investissement de Natixis, son plus gros contributeur en termes de revenus, ne joue pas en sa faveur.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- Le groupe est très sensible à l'évolution des marchés financiers (pour sa division banque d'investissement), mais également à celle de la conjoncture économique (pour son activité de banque de financement). - Par ailleurs, en tant que valeur financière, le titre est sensible à l'évolution des taux d'intérêts. - En raison de la crise actuelle du crédit, le titre est plus sensible aux variations des grandes valeurs financières.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Finance - Banques

La crise des crédits à risques américains n'a pas fini d'influencer les résultats des banques européennes. En effet, selon certains analystes, celles-ci pourraient encore avoir à déprécier plusieurs dizaines de milliards d'actifs en 2008. De nouvelles provisions pourraient également fragiliser à nouveau les banques américaines. Sur le dernier trimestre 2007, le taux de défaut des consommateurs a bondi de 35,2% - la plus forte hausse en vingt-quatre ans - pour atteindre 1,4% de l'encours total des crédits. Dans cet environnement à risque, les banques centrales sont intervenues pour la troisième fois : la Réserve fédérale américaine (Fed), la Banque Centrale Européenne, la Banque Nationale Suisse, la Banque du Canada et la Banque d'Angleterre se sont associées pour injecter des liquidités sur les marchés financiers. Un plan de 200 milliards de dollars a été mis en place pour endiguer le regain de tensions sur les taux d'intérêt du marché monétaire.