L'évolution des habitudes alimentaires et de la demande en provenance des pays développés, pas plus que les phénomènes météorologiques (comme la phase de sécheresse record en Australie), n'ont causé d'impact majeur sur les prix alimentaire. C'est en réalité l'augmentation de la demande pour les agrocarburants, en provenance des Etats-Unis et de l'Europe, qui explique la majeure partie de la hausse des prix alimentaires et partant, les "émeutes de la faim", cette première vraie crise économique issue de la mondialisation pour certains observateurs. Telles sont les conclusions, accablantes pour les lobbys céréaliers, d'un rapport de la Banque Mondiale non publié à ce stade, mais dont le quotidien britannique 'The Guardian' a pu obtenir une copie.
Selon la Banque Mondiale, présidée par l'américain Robert Zoellick, la hausse des prix alimentaire ont amené 100 millions de personnes sous le seuil de pauvreté et entraîné des émeutes du Bangladesh à l'Egypte en passant par le Cameroun.
Parmi les agrocarburants, certains n'ont cependant pas autant contribué que les autres à ce phénomène. Le recours aux carburants à base de sucre de cane (qui présentent l'un des meilleurs rendements par rapport aux surfaces cultivées) a en effet un impact plus limité.
Le Guardian rappelle que les membres du G8 doivent se réunir la semaine prochaine à Hokkaido, au Japon, pour envisager les mesures à prendre face à la crise alimentaire mondiale. On attend par ailleurs le propre rapport du Gouvernement britannique, lequel devrait conclure que les agrocarburants jouent un rôle "significatif" dans la hausse des prix, toujours selon le quotidien.
Les conclusions de la Banque Mondiale semblent surtout contredire les affirmations de l'actuel Gouvernement américain, lequel estime que l'impact des agrocarburants sur les prix alimentaire n'est que de 3%... contre 75%, selon le rapport de l'institution.
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