Le point sur le marché parisien - Semaine du 30 juin 2008

04/07/2008 - 18:21 - Option Finance

(AOF) - Les principaux indices boursiers mondiaux (CAC 40 : -2,99% à 4266 points, Dow Jones : -0,50% à 11288 points) ont terminé la semaine sur une note négative sur fond de record du baril du pétrole, poussée inflationniste et anticipation de hausse des taux en Europe. L'or noir a enregistré des records cinq fois au cours des sept dernières séances et gagné plus de 50% depuis le début de l'année pour s'approcher du seuil des 150 dollars le baril. L'inflation, en ressortant à 4% en juin en zone euro, son niveau le plus haut depuis le lancement de la monnaie unique, a rendu inéluctable le relèvement d'un quart de point du principal taux directeur de la Banque Centrale Européenne. Moins attendu, le discours de son président Jean-Claude Trichet sur une probable période prolongée de statu quo monétaire a rassuré les marchés et stoppé la chute du dollar. Remarquable France Télécom. En s'adjugeant 13,55% sur la semaine, l'action a largement surperformé le CAC 40. Lundi, l'annonce du retrait de sa propostion de rachat de 28 milliards d'euros sur l'opérateur nordique TeliaSonera a rassuré les investisseurs qui n'ont jamais été convaincus de la pertinence stratégique de cette opération. Crédit Suisse a assuré de nouveau la couverture de France Télécom avec une opinion Surperformance et Goldman Sachs avec une recommandation d'Achat. Merrill Lynch, Morgan Stanley et Société Générale sont, eux, passés de Neutre à Positif. Les investisseurs s'attendent à ce que le groupe revienne à sa précédente stratégie de croissance externe dans les pays émergents. Certains envisagent une augmentation de la rémunération versée aux actionnaires. L'action Eramet est décidément sensible. Le titre a perdu entre lundi soir et jeudi midi plus de 30% de sa valeur, soit plus de 190 euros à la suite de rumeurs sur une baisse de la participation de la famille Duval, principal actionnaire du groupe minier. En démentant l'information jeudi, une fois la rumeur rendue publique, la famille Duval a stoppé l'hémorragie d'un titre qui a fini la semaine en repli de 19%. Malgré cette déconvenue, le titre enregistre une hausse de 147% depuis un an, porté par le haut niveau des métaux mais aussi en raison de sa dimension spéculative. Depuis des mois, des rumeurs circulent selon lesquelles la famille Duval, désireuse de céder ses 37% d'Eramet, multiplierait les contacts avec des repreneurs potentiels, dont ArcelorMittal. D'autres repreneurs potentiels sont régulièrement cités, comme la CDC, Romain Zaleski, qui possède déjà 13% du capital d'Eramet ou encore Areva, un des principaux actionnaires du groupe avec 26% des parts. En annonçant une baisse de 13,1% de ses ventes au troisième trimestre et des perspectives dégardées, Trigano a perdu la confiance des investisseurs. Son cours de Bourse s'est effondré de près 40% en cinq séances, dont plus de 23% jeudi au lendemain de la publication. Affecté par le ralentissement économique qui sévit en Europe et la perte de confiance qui touche les amoureux des vacances en plein air, le groupe mise sur le papy-boom pour se refaire une santé. Sceptiques, les brokers ont coupé dans un même élan de près d'un tiers leurs objectifs de cours aux environs des 13,50 euros. Saint-Gobain a perdu la semaine dernière plus de 10% de sa valeur, plombé par les craintes suscitées par le ralentissement de la croissance en Europe. Dans une note de recherche, Credit Suisse a recensé les risques pesant sur le secteur européen des matériaux de construction. Pour le broker, malgré une contribution grandissante des pays émergents dans leur activité, les entreprises du secteur restent largement exposées à l'Europe de l'ouest et àl'Amérique du nord, des marchés matures qui représentent notamment 40% de ventes, des bénéfices et du cash flow des producteurs de ciment. Le bureau d'études estime que les volumes devraient baisser dans ces zones sur les prochaines années, les prix devraient être sous pression, les coûts de production orientés à la hausse, ce qui pèsera sur les marges.