CLARINS : reprise ce matin de la cotation du tiitre

08/07/2008 - 08:56 - Option Finance

(AOF) - La cotation du titre Clarins, suspendue depuis le 26 juin, reprend ce mardi. Confrontée à des rumeurs récurrentes sur un éventuel rachat, la famille Courtin-Clarins a décidé de retirer le groupe de la Bourse de Paris. La société familiale de cosmétiques a déposé auprès de l'AMF un projet d'OPA simplifié sur les actions des minoritaires qui représentent 30,6% du capital. L'offre débutera le 18 juillet pour s'achever le 5 septembre. Lundi, le conseil de surveillance du groupe a approuvé le projet d'offre d'achat de sa holding Financière FC, qui détient 51,53% du capital, sur les actions qu'elle ne détient pas. L'opération est "dans l'intérêt des actionnaires de la société" ainsi que de ses salariés, a estimé le conseil. Le montant total de l'opération s'élève à 842,79 millions d'euros. Le conseil a également recommandé aux actionnaires de Clarins "d'apporter leurs actions à l'offre". Le prix de 55,50 euros par action Clarins proposé dans le cadre de l'offre est équitable pour les actionnaires minoritaires, a déclaré Fairness Finance, un expert indépendant mandaté par Clarins. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

LEXIQUE

OPA (Offre publique d'achat) : C'est une opération qui consiste pour une personne morale ou physique à faire savoir publiquement qu'elle souhaite acheter tout ou partie des titres donnant accès au capital (actions, OCA, ORA.) d'une autre société. L'acheteur dépose un projet à l'AMF. Euronext Paris suspend la cotation des titres concernés. L'AMF examine les conditions de recevabilité de l'offre, donne (ou non) un avis de recevabilité et vérifie la qualité de l'information donnée aux investisseurs avant de délivrer son visa. Lorsque l'AMF publie sa décision de recevabilité et délivre son visa, Euronext Paris publie un avis comportant le calendrier de l'offre. AMF (Autorité des marchés financiers) : L'autorité des marchés financiers est née du rapprochement de la COB, du CMF et du CDGF (conseil de discipline de la gestion financière). Créée par la loi de sécurité financière du 1er août 2003, cette nouvelle structure a pour objectif de renforcer l'efficacité et la visibilité de la régulation des marchés. L'AMF a quatre missions principales, réglementer, autoriser, surveiller et sanctionner. Ses compétences s'étendent aux opérations et informations financières, aux produits d'épargne collective, aux marchés, aux professionnels, sur lesquels elle peut exercer des contrôles ou lancer des enquêtes.

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Historiquement spécialiste des produits de soins de beauté haut de gamme 100 % à base de plantes, Clarins s'est plus particulièrement développé au fil des années dans le maquillage et les parfums (avec les marques Thierry Mugler et Azzaro). A fin 2006, la division Beauté représentait 76% du résultat d'exploitation du groupe et la division parfums 24%. Leader européen des produits de beauté de prestige, Clarins occupe également des positions de premier rang sur nombre de marchés nord-américains et asiatiques. En 2003, le groupe a opéré un recentrage sur les cosmétiques, à travers la cessation d'activité du pôle Couture. En 2007, Clarins a annoncé son intention de créer une coentreprise avec L'Occitane, dont il détient 22,97% du capital, pour mettre en place une politique d'acquisitions en commun dans une limite de 500 millions d'euros. Les fonds propres seraient détenus à part égales par les deux groupes.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- Le groupe présente une dimension internationale, principalement en Europe mais aussi en Amérique du nord et en Asie. - Le contrôle de la distribution des produits (principalement en parfumeries haut de gamme, dans les grands magasins et en instituts) assure la cohérence de la politique commerciale et des points de vente. - Les programmes de lancement soutenus du groupe (extension de la gamme ClarinsMen, gamme peaux matures, etc.) assurent le dynamisme de la marque Clarins positionnée sur des segments porteurs. - Le manque de taille critique du groupe lui confère un attrait spéculatif, bien que la famille Courtin affiche sa volonté de conserver son indépendance. La spéculation est d'autant plus forte depuis le décès du fondateur Jacques Courtin en 2007.

Les points faibles de la valeur

- La petite taille du groupe représente un handicap face aux majors du secteur, comme L'Oréal, en particulier aux Etats-Unis. - Le positionnement haut de gamme de Clarins peut se révéler pénalisant en période difficile. -Le métier du parfum, dont Clarins est de plus en plus dépendant, souffre d'une offre pléthorique, tout en étant loin d'être le plus sûr et le plus stable des cosmétiques. -Le marché britannique connaît un ralentissement marqué, alors que Clarins y réalise près de 14% de ses ventes.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- Dans un secteur hautement concurrentiel, le lancement de nouveaux produits est souvent la clé de la croissance des ventes. Une attention particulière doit donc être apportée à la capacité d'innovation (recherche et développement). - Clarins est sensible à l'évolution du dollar, un affaiblissement du billet vert lui étant défavorable.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Luxe et cosmétiques

Le secteur du luxe devrait connaître encore de belles années : l'émergence d'une classe aisée dans les pays émergents constituera un fort relais de croissance. Cette tendance devrait s'accentuer d'ici à 2010 et compenser un éventuel ralentissement des marchés matures. Ainsi, le tourisme japonais, aujourd'hui en stagnation, est désormais supplanté par le tourisme chinois. A ce phénomène devrait s'ajouter la demande des pays enrichis par la flambée des matières premières, notamment ceux basés au Moyen-Orient, en Russie ou au Brésil. Sur le front de l'offre, les marques de luxe produisent de plus en plus dans les pays émergents pour deux raisons. La première tient aux coûts de production élevés en Italie et en France. La seconde, à la difficulté pour les groupes de trouver en France les compétences artisanales nécessaires à la fabrication de leurs articles. Quelques rares entreprises, en particulier Chanel, n'appliquent pas cette stratégie. Elles ont plutôt choisi de racheter des fournisseurs détenant des savoir-faire jugés stratégiques (portant sur la broderie, les plumes...) qui risquaient de disparaître.