Décidément, le dossier Rhodia a le don de créer la polémique. Après les litiges avec Aventis, la mise en cause des choix stratégiques des dirigeants lors de la constitution du chimiste, ou le débat concernant le rôle de Thierry Breton lorsqu'il faisait partie de la direction, c'est 'La Tribune' qui révèle ce matin l'existence d'un curieux système. Selon le quotidien financier, informé par le financier Hughes de Lasteyrie (qui mène une offensive judiciaire contre le groupe depuis plusieurs années, après avoir perdu de grosses sommes en investissant sur le chimiste), le président Jean-Pierre Clamadieu et le directeur général délégué Gilles Auffret ont perçu en 2005 un "bonus de moyen terme", qui ne serait que le remboursement de leur investissement personnel dans la société lors de sa constitution.
En 2004, Rhodia, devant la chute de son cours de bourse après une introduction à 21,34 euros, aurait mis en place un système de "bonus d'actionnariat moyen terme", poursuit 'La Tribune', qui pouvait s'analyser en un programme permettant de "contre-passer la valeur d'acquisition" des titres (selon un procès-verbal de conseil d'administration de 2001). En effet, les dirigeants avaient à l'époque de la création largement été mis à contribution pour investir dans leur entreprise. Plafonné, le procédé est cependant étonnant.
Le système trouble d'ailleurs les juristes, qui y voient pour certains une "garantie contre la perte de valeur", qui crée évidemment une disparité entre actionnaires, pour d'autres un montage contraire à l'intérêt social. Pour Hughes de Lasteyrie, il s'agit même d'un abus de bien social, et le financier aurait récupéré des témoignages d'anciens cadres bénéficiant du système chez Rhodia. Il a écrit la semaine dernière aux juges pour attirer leur attention sur ce point, ajoute le quotidien financier.
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