CIMENTS FRANCAIS : résultats en baisse malgré des prix bien orientés

01/08/2008 - 15:48 - Option Finance

(AOF) - Ciments Français a dégagé au premier semestre un résultat net part du groupe de 181 millions d'euros, en baisse de 20,1%, et un résultat net des activités poursuivies de 237 millions d'euros, en diminution de 14,2%. Le résultat brut d'exploitation courant a atteint 521 millions d'euros, en repli de 11% Le groupe cimentier a explique que la bonne dynamique des prix de vente n'a pas permis de compenser la baisse des volumes, la forte hausse des coûts énergétiques, des matières premières et un effet change négatif. Le chiffre d'affaires s'est élevé à 2,279 milliards d'euros, en hausse de 3,3%, et la croissance organique à 4,8%. Selon Ciments Français, cette progression résulte d'une bonne évolution des prix principalement dans le métier du ciment –à l'exception du marché nord américain-, et de l'impact des nouvelles acquisitions, et ce malgré un effet de change négatif. Concernant ses perspectives, le groupe estime que les résultats opérationnels de la deuxième moitié de l'année devraient se situer à un niveau comparable à ceux de l'an passé. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Ciments Français est la deuxième société cimentière cotée à la Bourse de Paris. Depuis 1992, la société est filiale (à hauteur de 75 %) de l'italien Italcementi Group, cinquième cimentier mondial. Réalisant 68 % de son chiffre d'affaires dans le ciment, la société est également présente dans les granulats et le béton prêt à l'emploi. Ciments Français a publié au titre de l'exercice 2006 un résultat net part du groupe de 502,3 millions d'euros, en hausse de 19,1%. Dans le cadre du programme d'intégration verticale des activités aval du secteur ciment du groupe, Ciments Français a acquis deux sociétés américaines en 2007.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- Ciment Français bénéficie d'une des meilleures rentabilités opérationnelles du secteur en Europe. - Le groupe est prompt à nouer des partenariats ou à opérer des rachats pour se développer sur l'ensemble des marchés, et notamment émergents. - Le groupe profite d'une clientèle fortement diversifiée, ce qui limite le risque clients. - Ciments Français souhaite se développer, à partir de sa position de leader en Egypte, au Proche-Orient, zone géographique très intéressante. Le groupe envisage également d'accroître sa présence en Inde, qui constitue un marché stratégique.

Les points faibles de la valeur

- Le groupe est pénalisé par sa taille limitée à l'échelle nationale et par une moindre présence dans certains pays émergents par rapport à ses concurrents, alors que ces pays sont une priorité stratégique pour les cimentiers. - Le faible flottant de Ciments Français (13 % du capital) limite l'attrait du titre auprès des investisseurs. Notons qu'Italcementi procède régulièrement à des achats de titres sur le marché et pourrait donc racheter sa filiale.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- Les groupes de matériaux sont dépendants de l'activité de la construction, fortement cyclique. A ce titre, leur activité est soumise à l'évolution du nombre des permis de construire et des mises en chantiers, qui sont eux-mêmes influencés par la conjoncture économique, le niveau des taux d'intérêts (coût du crédit) ou encore le climat. - Traditionnellement, l'activité du groupe est plus forte au second semestre, les six premiers mois de l'année étant généralement consacrés à la maintenance des activités. - Il faut également porter une attention particulière à l'évolution du prix de l'énergie, laquelle représente 30 à 35 % des coûts de production du ciment.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Construction - Matériaux

La France pourrait manquer de matériaux de construction, en particulier de granulats, en raison des contraintes administratives liées à leur extraction et des projets du gouvernement en matière de nouveaux logements et d'infrastructures, estime l'UNICEM (Union nationale des industries de carrières et matériaux de construction). Les granulats (sables, graviers) représentent la majorité des matériaux de construction. Ils sont notamment incorporés au ciment pour faire du béton et utilisés dans les travaux publics pour construire notamment les routes et les ponts. La pénurie de matériaux de construction résulte de deux tendances : une chute du nombre de carrières, tombé à 3000 aujourd'hui contre 5000 il y a 20 ans. A cela s'ajoute la construction prévue de 500000 logements par an au cours des prochaines années, dans le cadre du Grenelle de l'environnement.