"La récente vague de données marque un point d'inflexion pour les perspectives économiques globales, et encore plus pour la perception qu'a le marché de ces perspectives", estime l'économiste en chef d'Unicredit, Marco Annunziata. Ainsi la croissance européenne a brutalement cessé, avec ses trois principales économies en phase de contraction, comme la Grande-Bretagne et le Japon. Les marchés émergents montrent aussi des signes de faiblesse. Le spécialiste note que l'âge d'or est sans doute terminé pour les matières premières et l'Euro, alors que l'économie américaine résiste étonnamment bien. "J'ai depuis le début de la crise affirmé qu'un découplage complet des économies était une illusion, et depuis longtemps estimé que les matières premières connaissaient une bulle spéculative", poursuit l'économiste, qui pense cependant que nombre de risques demeurent, car le Dollar doit concrétiser son rebond, les matières premières restent haut perchées, et que la BCE et la Banque d'Angleterre ne seront pas aussi enclines que le marché à écarter le risque inflationniste.
Si le cauchemar des années 70, la stagflation, n'est pas d'actualité, les espoirs d'un monde nouveau alimenté par un parfait découplage économique (les pays émergents prenant le relais des marchés occidentaux) n'est pas non plus une réalité. Cependant la phase d'ajustement ne se fera pas en douceur, car la parité Euro / Dollar devrait résister juste sous les 1,50 avant que l'Euro ne baisse à nouveau, le sentiment optimiste sur l'économie américaine pourrait être mis à mal d'ici la fin de l'année et les matières premières restent une source de volatilité.
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