Les comptes semestriels de Natixis sont extrêmement dégradés, comme le craignait le marché. Le produit net bancaire s'établit à 1,552 Milliard d'Euros, en retrait de 63% par rapport au PNB du premier semestre 2007. L'impact de la crise pèse pour 1,948 MdE, décomposé en 1,91 MdE sur la BFI, dont 408 ME au premier trimestre 2008 et 1,507 MdE au secon, ainsi que 33 ME sur la Gestion d'actifs, dont 31 ME au premier trimestre 2008. Hors impact de la crise, le PNB du premier semestre 2008 serait de 3,5 MdsE, en retrait de 17%, explique l'entreprise.
Les charges d'exploitation (hors coûts de restructuration) s'élèvent à 2,496 MdsE à fin juin 2008, en recul de 5% grâce à la forte baisse des charges de personnel (-10%) résultant de la diminution sensible des rémunérations variables dans les métiers de la BFI (-27%) et de la Gestion d'actifs (-38%). Le résultat brut d'exploitation s'établit à -944 ME. Hors impact de la crise, le RBE s'élèverait à 1,005 MdE, en baisse de 35 % par rapport à juin 2007. Au premier semestre 2008, le coût du risque est de 374 ME. Au deuxième trimestre, le coût du risque atteint 281 ME.
La contribution des sociétés mises en équivalence, constituée pour l'essentiel par la consolidation de 20% des résultats des réseaux du Groupe Banque Populaire et du Groupe Caisse d'Epargne (par le biais des CCI), ressort à 300 ME. Après prise en compte d'un gain d'impôt de 204 ME, et d'intérêts minoritaires pour -57 ME, le résultat net courant part du groupe s'établit à -859 ME. Le résultat net part du groupe s'établit ainsi à -948 ME après frais de restructuration.
Les capitaux propres part du groupe s'élèvent à 15,1 MdsE au 30 juin 2008. Selon les normes Bâle II, les fonds propres prudentiels de base (Tier one) s'établissent à 12,9 MdsE. Les risques pondérés atteignent 150,8 MdsE, en baisse de 4% par rapport au 31 mars 2008. Le ratio Tier one ressort ainsi à 8,5% au 30 juin 2008 et le ratio de solvabilité à 11%.
Pour tenter de redresser la barre, la banque met en place un plan de restructuration. Deux séries d'actions destinées à obtenir une BFI à profil de risque réduit, recentrée sur ses points forts et privilégiant les activités clientèle. Ces mesure sont pour ambition de faire croître le PNB de 5% par an en moyenne sur la période, d'atteindre un coefficient d'exploitation de 56% à l'horizon 2010 et de porter son ROE à 12% en 2010 et d'atteindre un niveau cible de 14%. Par ailleurs, Natixis entend poursuivre sa stratégie de croissance sur les autres métiers du groupe :
- Le pôle Gestion d'actifs poursuivra son développement international et renforcera ses complémentarités avec les autres métiers de Natixis. Sur la période 2007-2010 il a l'objectif d'augmenter ses actifs sous gestion (hors impact La Poste) de 7% par an ; son RBE croîtrait au même rythme.
- Le pôle Services intensifiera ses relations avec les réseaux et veillera à accroître la taille de ses fonds de commerce. Son objectif de croissance du PNB atteint 5% par an de 2007 à 2010 pour un ROE supérieur à 17% en 2010.
- Le pôle Poste Clients maintiendra une stratégie d'expansion internationale, avec une priorité à la croissance de l'affacturage et au développement de l'assurance-crédit hors Europe. Son objectif de croissance annuelle du PNB est de 8% sur la période 2007-2010, pour un ROE 2010 de 16%.
- Le Capital investissement maintiendra un modèle équilibré tandis que la Gestion Privée optimisera son potentiel de collecte, ce qui se traduira par une progression des encours de Gestion Privée de 13% par an sur la période 2007-2010.
- La Banque de détail (Groupes Caisse d'Epargne et Banque Populaire) poursuivra un développement commercial soutenu à horizon 2010. En parallèle, une hausse de l'efficacité opérationnelle ou de la productivité des réseaux est attendue. La contribution de la Banque de détail au résultat net part du groupe de Natixis au travers des CCI devrait croître de 2% par an sur la période 2007-2010.
Le plan d'efficacité opérationnelle est "déjà engagé", explique la banque, qui cible 400 ME d'économies en 2009, principalement sur les fonctions supports et les métiers de la BFI impactés par la crise. Natixis accentuera par ailleurs ses efforts d'optimisation de gestion par une baisse des charges grâce à la mise en commun de ressources et le renforcement des outils et processus visant à développer les ventes croisées et l'efficacité commerciale. Natixis intègrera également les conséquences du plan de recentrage de la BFI en matière de réduction de coûts.
Natixis confirme son objectif de maintenir son ratio Tier 1 à un niveau cible d'environ 9%. Sur la base de ce plan, Natixis se fixe les objectifs suivants :
- croissance annuelle moyenne du PNB hors impact de la crise de 4% entre 2007 et 2010.
- coefficient d'exploitation de 63% en 2010.
- ROE de 12% en 2010 avec un ROE cible à un horizon moyen terme de 14%.
- part des fonds propres métiers alloués à la BFI ramenée de 52% en 2007 à 46% en 2010.
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