EIFFAGE : Résultats en demi-teinte au premier semestre

29/08/2008 - 12:32 - Option Finance

(AOF) - Eiffage a publié un résultat net de 144 millions d'euros au titre du premier semestre 2008, en repli de 76% en raison d'une base de comparaison défavorable. Le résultat opérationnel courant s'est établi à 473 millions d'euros, en hausse de 0,8%. La saisonnalité et la dépendance aux conditions climatiques des activités rendent peu significatifs, traditionnellement, le résultat du premier semestre, a rappelé le groupe de BTP. Le chiffre d'affaires sur la période s'établit à 6,55 milliards d'euros, en hausse de 11,6%. Eiffage a révisé à la hausse sa prévision de chiffre d'affaires pour 2008, à 13,3 milliards d'euros contre 13 milliards précédemment, soit une hausse attendue de 5,6%. Le groupe a évoqué l'amélioration de son carnet de commandes (+3,7% en un an). Celui-ci dépasse les 10 milliards d'euros, soit environ 11 mois d'activités du groupe. A la Bourse de Paris, l'action Eiffage cédait 1,96% à 45,10 euros peu avant midi. Selon une source de marché, Cheuvreux a repris sa couverture sur le titre à la Vente avec un objectif de cours de 48 euros. Le broker a jugé ces résultats décevants. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Eiffage se développe au travers de cinq métiers, la construction (Eiffage Construction), les concessions (Eiffage Concessions et APRR depuis décembre 2005), la route (Appia), l'installation électrique (Forclum), et la construction métallique (Eiffel). En décembre 2005, Eiffage a fait l'acquisition d'APPR lui permettant de devenir le numéro deux français et numéro trois européen des concessions autoroutières, en rééquilibrant son portefeuille d'opérations vers des activités à caractère récurrent.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- La présence du groupe dans les concessions autoroutières ou dans l'électricité, qui offrent des revenus récurrents, lui permet d'être moins sensible aux aléas de la conjoncture économique. - Le groupe bénéficie des retombées en terme d'image de la construction du Viaduc de Millau. - La vente de sa filiale à 100 % Eiffage Parking a permis à Eiffage de limiter son ratio de dettes nettes sur fonds propres après acquisition d'APRR à moins de 50 %, permettant ainsi au groupe de poursuivre sa politique de croissance externe et de développement des PPP (partenariats publics privés). - Bon niveau d'activité de sa filiale APRR qui a annoncé un chiffre d'affaires du premier semestre 2007 en progression de 8,6% à 864,1 millions d'euros. - Eiffage ne devrait pas lancer d'offre pour acquérir les minoritaires d'APRR.

Les points faibles de la valeur

- Le groupe est peu présent à l'étranger. - Les métiers d'Eiffage présentent traditionnellement de faibles marges. - L'avenir du groupe est dépendant des suites judiciaires de l'OPA de Sacyr.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- Une bonne part de l'activité d'Eiffage, à l'image du secteur de la construction et du bâtiment dans son ensemble, dépend de la conjoncture économique, du niveau des taux d'intérêt (coût du crédit) et du climat (plus ou moins propice aux lancements de chantiers). - Par ailleurs, les choix budgétaires des Etats en matière d'infrastructures jouent un rôle non négligeable dans l'évolution du carnet de commandes du groupe. - Le modèle économique des concessionnaires d'autoroutes (APRR) garantit des revenus récurrents.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Construction - BTP

Selon le gouvernement, le secteur du bâtiment et des travaux publics (BTP) devrait, en 2008, enregistrer une hausse de son chiffre d'affaires comprise entre 1,2% et 2,1%. C'est moins que l'an passé où l'activité du secteur avait progressé de 4,2%. Suite à ce ralentissement, les créations d'emplois devraient se situer entre 17000 à 28000, correspondant à une hausse de l'emploi limitée à 1,1% ou 1,7%. En 2007, les effectifs avaient progressé de 4,3%. Néanmoins certains professionnels, tels Eiffage, sont optimistes, au regard de nouveaux marchés qui s'ouvrent, à la fois suite au lancement du plan de rénovation des universités mais aussi des nouvelles exigences liées au Grenelle de l'environnement. Dix campus universitaires vont pouvoir bénéficier des 3,7 milliards d'euros tirés de la vente de 2,5% du capital d'EDF pour se moderniser. Cette opération va représenter une réelle opportunité pour les majors du BTP (Vinci, Bouygues, Eiffage, Spie Batignolles) mais aussi pour les entreprises de taille plus modeste telles que Rabot-Dutilleul, Fayat, Léon Grosse ou Demathieu & Bard.