REMY COINTREAU : accord pour la sortie de Maxxium

03/09/2008 - 10:36 - Option Finance

(AOF) - Rémy Cointreau a annoncé qu'un accord venait d'être signé entre les quatre actionnaires de Maxxium (Rémy Cointreau, The Edrington Group, Beam Global Spirits and Wines et Vin & Sprit/Pernod Ricard) sur la sortie de Rémy Cointreau et de son portefeuille de marques du réseau de distribution Maxxium à fin mars 2009. Le groupe de spiritueux versera à Maxxium une indemnité de 224 millions d'euros le 28 mars 2009. La sortie de Rémy Cointreau en tant qu'actionnaire de Maxxium interviendra le 30 mars 2009, avec cession de sa participation de 25% pour un montant net de 60,4 millions d'euros après approbation des banques du crédit syndiqué du groupe. "Je suis très heureux de l'accord trouvé avec nos partenaires de Maxxium. L'esprit constructif qui a prévalu à toutes nos discussions nous aura permis de mener avec efficacité cette opération stratégique, tant pour nos marques que pour notre organisation future. Les 6 mois à venir sont, pour Rémy Cointreau, l'opportunité d'assurer avec succès la transition vers de nouveaux partenaires de distribution dans les 38 marchés de Maxxium. La quasi totalité de ces accords de distribution est finalisée à ce jour", a déclaré Jean-Marie Laborde, Directeur Général de Rémy Cointreau. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Né en 1991 du rapprochement entre Rémy Martin et Cointreau, Rémy Cointreau est le deuxième producteur et distributeur de vins et spiritueux en France et se classe parmi les dix premiers du secteur à l'échelon mondial. Le groupe, contrôlé par la famille Hériard Dubreuil, est notamment propriétaire des marques Rémy Martin, Cointreau, Passoa, Charles et Piper-Heidsieck. Le groupe réalise une grande partie de ses ventes sur le cognac, le reste se répartissant entre les liqueurs, les spiritueux, le champagne, les vins et les marques partenaires.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- Rémy Cointreau se positionne sur le segment haut de gamme, en se concentrant sur la croissance de ses marques phares, soutenue par d'importants investissements promotionnels. - Le groupe accélère d'ailleurs son recentrage sur ses marques à forte valeur ajoutée avec une ambition clairement affichée de positionnement " haut de gamme " et l'espoir de dégager "une formidable rentabilité" à moyen terme.

Les points faibles de la valeur

- Du fait de sa taille réduite par rapport à ses concurrents, Rémy Cointreau fait figure d'outsider et n'a pas les moyens de grandir significativement par croissance externe. - Les résultats du groupe sont sensibles aux variations de change, dans la mesure où Rémy Cointreau réalise la majeure partie de son chiffre d'affaires en dehors de la zone euro. L'exposition au risque de change porte principalement sur le dollar, le yen et la livre. - En 2006, Rémy Cointreau a notifié à Maxxium la résiliation de l'Accord Global de Distribution à effet du 30 mars 2009 afin d'adopter de nouvelles options de distribution dans des marchés prioritaires comme celui de l'Asie. Les analystes restent donc prudents, la visibilité en termes de distribution étant pour l'instant floue. De plus, la provision financière enregistrée pour la rupture de l'accord devrait peser sur les comptes du groupe.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- Deux éléments primordiaux influent sur la consommation de spiritueux. D'une part, les revenus et la confiance des ménages, d'autre part, l'évolution des modes. On prêtera donc attention, respectivement, au contexte économique et aux nouvelles habitudes de consommation. A cet égard, Rémy Cointreau dispose avec sa branche liqueurs (Cointreau, Passoa...) d'atouts certains pour répondre aux nouvelles tendances. -Rémy Cointreau présente un aspect spéculatif restreint puisque le holding de la famille Hériard-Dubreuil détient 44,3 % du capital tandis que Récopart (Pierre Cointreau) possède 13,6 % des parts. Le marché spécule toutefois régulièrement sur une évolution de l'actionnariat familial pour faciliter un adossement ou un rapprochement.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Agroalimentaire

L'OCDE et la FAO ont, toutes deux, établi des projections qui tablent sur une hausse du prix des matières premières agricoles dans les 10 années à venir, par rapport à la décennie précédente. Ainsi les augmentations prévues sont de 20% pour la viande bovine et porcine, 30% pour le sucre, 40% à 60% pour le blé, le maïs et le lait en poudre, plus de 60% pour le beurre et les oléagineux et plus de 80% pour les huiles végétales. Le fait nouveau est qu'auparavant, les flambées de cours étaient dues à des événements ponctuels, comme une baisse des rendements provoquée par une sécheresse. Aujourd'hui des facteurs structurels entrent en jeu : les cours élevés du pétrole qui surenchérissent les coûts de production, la croissance démographique, et la modification des pratiques alimentaires avec une consommation accrue de viande dans les pays émergents, se combinent avec la demande de grains pour les agrocarburants.