L'offre géante du cimentier mexicain Cemex sur son homologue australien Rinker, à la veille du week-end, rebat les cartes dans le secteur du ciment, dont Lafarge est le leader mondial.
Cemex, actuel no3 mondial, resterait certes à cette place en absorbant Rinker, mais il consoliderait sa place de leader dans le béton prêt-à-l'emploi, et ravirait ainsi la première place dans les granulats à Lafarge... Le feuilleton pourrait toutefois connaître des rebondissements, car le président de Rinker a rejeté dimanche l'offre Cemex de 12,8 Mds$, en la qualifiant d'"opportuniste" et de "trop basse".
On peut dès lors imaginer que la porte pourrait s'ouvrir à d'autres prétendants, dont les plus plausibles seraient Lafarge et le no2 mondial, le suisse Holcim, selon les analystes.
Rinker pourrait aussi proposer une fusion à l'amiable à des concurrents américains comme Vulcan Materials, Martin Marietta Materials ou Florida Rock Industries pour gêner l'offre de Cemex. Toutefois, les prétendants éventuels devront faire attention à ne pas surpayer l'affaire, car Rinker tire non moins de 80% de ses bénéfices des Etats-Unis, un marché en forte décélération ces derniers mois...
L'offre de Cemex valorise déjà généreusement Rinker, à 8,7 fois son Ebitda (résultat avant frais financiers, impôts, dépréciation et amortissements) et 17,1 fois son bénéfice par action 2005/06 (exercice à fin mars), bien au-dessus de la moyenne du secteur des matériaux de construction, qui affiche un PER de 14 fois.
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