MERRILL LYNCH peine à se débarrasser d'actifs risqués

04/09/2008 - 14:51 - Option Finance

(AOF) - Rentrée difficile pour Merrill Lynch. La prestigieuse banque américaine, qui cherche à se défaire d'une portion "significative" de ses actifs risqués, est actuellement en pourparlers avec le coréen Korea Asset Management Corp. Or, les pourparlers battraient de l'aile, selon les informations de l'agence de presse Bloomberg. Celle-ci rapporte des divergences entre les deux parties concernant le prix de vente des actifs en question. "Il nous faut encore trouver un terrain d'entente en raison des divergences concernant la valeur des actifs", a ainsi déclaré la direction de l'établissement coréen lors d'une interview. Pour parvenir à se débarrasser des actifs en question et réduire le niveau de risque de ses investissements, Merrill Lynch pourrait être contraint à réduire le prix qu'il en demande. Ce, alors que le Korea Asset Management Corp. peut se permettre de patienter, estimant que la crise financière américaine devrait faire baisser les prix naturellement. John Thain, le PDG de Merrill Lynch qui a pris ses fonctions fin 2007, a cédé dernièrement 30,6 milliards de CDOs au fonds Lone Star, ne récupérant qu'un cinquième de cette somme. Un mal nécessaire selon le dirigeant pour réduire le risque au sein de l'établissement. En tout, la crise du crédit a coûté plus de 500 milliards de pertes aux grandes banques mondiales. Avec 51,8 millions de pertes, Merrill Lynch figure parmi les établissements les plus touchés. (AOF)

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Finance - Banques

L'année 2008 sera marquée par une politique de rigueur des banques françaises. Le Crédit Agricole a prévu un plan de recentrage pour Calyon et va céder jusqu'à 5 milliards d'euros d'actifs d'ici dix-huit mois. Quant à Natixis, qui a vu ses profits chuter de 88% au premier trimestre, à 69 millions d'euros, elle a adopté un plan d'économies de 400 millions d'ici à 2009 (représentant une baisse de 10% des coûts fixes). Comme au Crédit Agricole, certaines activités de marché trop risquées seront réduites, voire arrêtées. D'après une étude du BCG (Boston Consulting Group), la crise actuelle justifie le modèle de banque universelle, diversifiée tant sur le plan géographique que sur celui des activités. Grâce à ce modèle, les banques françaises ont pu compenser les effets de la crise, qui a durement touché les activités de banque de financement et d'investissement. A contrario, la banque à l'anglo-saxonne, qui suppose des établissements spécialisés dans les activités de banque d'investissement ou de crédit aux particuliers, pourrait être remise en cause.